Ces musées partageaient le même terrain triangulaire à l'Est du Palais de Chaillot.
Ils fermèrent tous deux en 1955 victimes de l'appétit d'espace des administrations. Le bâtiment de Perret a survécu mais pas celui du musée des phares et balises détruit dans les années 90 pour créer de nouveaux bureaux au très utile Conseil Économique et Social.
Il fut inauguré en 1939 et fermé en 1955.
A son ouverture il comporte 5 grandes divisions: routes, voies navigables, ports et phares, mines, électricité. Les chemins de fer ne seront représentés que plus tard. L'esprit des maquettes est celui du Palais de la découverte: maquettes animées et pédagogiques (cad que les écluses ont de l'eau et fonctionnent, les ascenseurs et les wagonnets des mines bougent...).
Les collections furent complétées en 1954 par celles de l'école des Ponts et Chaussées, collection ancienne comprenant des maquettes exceptionnelles.
En 1954 le plan du musée était le suivant.
Au rez de chaussée, sur l'avenue d'Iena, la première salle était consacrée aux "combustibles liquides". Un globe terrestre, trois dioramas donnaient l"idée des principaux champs de pétrole. Une maquette animée montrait une foreuse en action. Il y avait aussi une maquette de raffinerie et des bocaux montrant tous les dérivés du pétrole.
La seconde salle était consacrée aux voies navigables avec des maquettes d'écluses, de ponts, de ports, et un tableau lumineux expliquant les crues possibles de la Seine.
On pénétrait ensuite dans la salle des cartes, close par des rideaux, ou se trouvait 5 cartes lumineuses: histoire géologique de la France, voies navigables, ports et phares , routes, chemins de fer.
Au premier étage on avait la salle des routes avec des maquettes de croisement à plusieurs niveaux (l'autoroute de l'Ouest n'avait été entreprise qu'en 1935 et ne sera ouverte qu'en 1941), de la route des alpes, des ponts de Paris...
Au même niveau la salle des chemins de fer comprenait de nombreux modèles et un réseau miniature .
Au second étage il y avait la section des carburants de synthèse, les mines et les forces hydrauliques avec la maquette du barrage de l'Aigle .
.
Les visiteurs n'étaient guère nombreux (entre 15 000 et 30 000 par an) et le bâtiment était convoité par l'assemblée de l'Union Française.
Le conseil de l'Union Française quittera le bâtiment ,décolonisation oblige, pour être remplacé par le Conseil Économique et Social dont l'utilité n'est pas non plus évidente
Le destin des maquettes du musée est assez triste: stockées dans un hangar des voies navigables, elles suscitent l’intérêt de J Millier , président de l'EPAD (et ancien X Ponts), elles déménagent dans les sous sols de la Défense. Quarante d'entre elles sont l'objet d'une exposition en 1991 et on les oublie. Le conservateur du musée de la batellerie de Conflans est finalement chargé d'en faire l'inventaire et elles déménagent dans un local dépendant des voies navigables à Lyon avant d'être dispersées dans d'autres musées. Les maquettes qui n'ont pas trouvé de musée sont stockées au SETRA de Sourdun.
Ouvert 43 avenue du président Wilson pour l'exposition universelle de 1878 dans le dépôt central du service des phares, il fermera en 1955 comme son voisin.
Ce petit musée avait ses murs décorés d'une fresque et d'un buste à la gloire de Fresnel qui inventa sa fameuse lentille permettant de concentrer les faisceaux des phares.
L'histoire des phares était représentée par des maquettes de chaque progrès technique.
La lampe d'Argand à double courant d'air en 1783, les réflecteurs paraboliques à Cordouan par Borda et Lenoir en 1790, le système lenticulaire de Fresnel en 1820, l'installation d'un appareil lenticulaire de "1er ordre à éclipses"à Cordouan en 1822., l’électricité qui apparut au phare de la Hève en 1863, le pétrole en 1869, les bouées lumineuses en 1889, les feux permanents en 1891 , les sirènes à air comprimées en 1891 et les feux éclairs en 1892
Le mécanisme du premier phare au monde équipée de lentilles de Fresnel, celui de Cordouan, était exposé. Il avait une portée de 60km, une lampe à huile automatique à 4 mèches et une machine de rotation régulée par un volant pendule..
D'autres maquettes représentaient des phares remarquables dont celui des Roches-Douvres à la charpente métallique préfabriquée.
On exposait la montée en puissance des lampes électriques jusqu'à 10 000 W
Les collections ont été transférées au musée d’Ouessant (au phare du Crèac'h) et au musée de la Marine. Le musée d'Ouessant est actuellement menacé par la possible création d'un nouveau musée à Brest.
Ils fermèrent tous deux en 1955 victimes de l'appétit d'espace des administrations. Le bâtiment de Perret a survécu mais pas celui du musée des phares et balises détruit dans les années 90 pour créer de nouveaux bureaux au très utile Conseil Économique et Social.
En 1939 , l'aile de l’avenue d’Iéna est terminée mais pas la rotonde qui ne le sera qu'en 1943. Le bâtiment de Perret ne sera jamais achevé. | |
Place d’Iéna en 1955. Des bas reliefs étaient prévus dans les encadrements au dessus des vitrages et c'est à ce niveau que se situe la salle de conférence de 500 places sous une coupole. | |
Plan du bâtiment. Seule l'aile de l'avenue d’Iéna fut réalisée en 1939, la rotonde ne fut terminée qu'en 1943. Le bâtiment ayant changé de destination l'aile Nord fut bâtie en 1962 et la façade Ouest en 1995 sans respecter les plans de Perret. . | |
Aile de l'avenue d'Iena La déclivité du terrain est d'environ 5m, le RdC est presque enterré du coté de la place d'Iena . | |
L'élégant escalier d'honneur fit scandale. Le musée devait être prêt pour l'exposition de 37. Il n'en fut rien vu le climat social et politique. La commande du bâtiment à Perret (ainsi que celle du mobilier national) est une "compensation" de son éviction de la conception du Palais de Chaillot (qui était lui même inachevé à l'ouverture de l'exposition) | |
Coupe axonométrique Le RdC et le 1er étage présentent une forêt de piliers qui disparaissent au second étage grâce à des poutres de 20m | |
La grande salle du 1er étage. Au premier plan: les routes. "On peut y voir de grandes maquettes articulées, reproduisant (fidèlement les œuvres les plus remarquables de l'industrie française d'aujourd'hui (Pont Édouard-Herriot, à Lyon, barrage de Chatou, phares, gares, routes, paquebots, etc.) ; en appuyant sur un bouton, le visiteur peut déclencher des allumages et, suivant les cas, des mouvements. Une usine de répartition d'énergie électrique, une mine, etc., ont été reconstituées dans tous leurs détails. Des haut-parleurs commentent les opérations. " | |
La cour du bâtiment en 1993 vu de l'aile Ouest alors en construction. A droite l'aile de Perret, à gauche l'aile de bureaux de 1962 par Vimond. | |
Vue et coupe du phare des Roches-Douvres. Entièrement métallique et préfabriqué.Il fut construit et monté à blanc près du bassin de la Villette (comme son jumeau Amédée toujours visible en Nouvelle Calédonie). | |
Le phare des Roches-Douvres remonté à l'exposition de 1867 "Ce monument gigantesque, entièrement construit en fonte et en plaques de fer battu boulonnées, annoncera de loin le palais de l'Exposition, qu'il domine de la moitié de sa hauteur. Il s'élève au milieu du petit lac situé près du pont en acier qui couvre le passage du parc à la berge de la Seine. On l'a fixé sur un groupe de rochers artificiels, au milieu des constructions du quart français, en attendant qu'il aille éclairer la route des navires au milieu des écueils de Roche-Douve, dans le département des Côtes-du-Nord." | |
Plan du dépôt central des phares par L Reynaud. Le musée est le numéro 3 du plan. Il peut sembler absurde de construire un dépôt des phares à Paris mais c’est là qu’il étaient conçus et que leurs ossatures métalliques et leurs mécanismes étaient construits Citons un paradoxe apparent plus récent: la majorité des sous-marins soviétiques furent construits aux chantiers navals de Krasnoïé Sormovo situés à Gorki (Nijni-Novgorod) à plus de 1000 km de la mer. | |
Le dépôt du service des phares en 1869. Il se situait initialement quai de Billy.avant de venir sur la colline de Chaillot. Il s'agissait vraiment d'un dépôt, les lanternes étaient montées et essayées dans la cour. | |
La cour du dépôt des phares et balises avant la construction du bâtiment de Perret | |
La cour du dépôt en 1900 Les lanternes étaient conçues par les entreprises Lepaute (horlogerie), Sautter ( mécanique, optique, électricité) et Barbier & Fenestre (mécanique, optique), toutes trois proches du dépôt. | |
En 1900. Au premier plan la maquette du phare des Roches-Douvres. Derrière, de gauche à droite: Sazac,digue de Cherbourg, Saintes-Maries, Saint-Marcouf, Corn Carhal. Au mur le buste de Fresnel encadré d'une fresque représentant les nations du monde lui rendant hommage. |
Le musée des travaux publics
Construit à la suite d'un décret de 1937 sur la place d’Iéna par Auguste Perret, le bâtiment est aujourd'hui affecté au Conseil Économique et social.Il fut inauguré en 1939 et fermé en 1955.
A son ouverture il comporte 5 grandes divisions: routes, voies navigables, ports et phares, mines, électricité. Les chemins de fer ne seront représentés que plus tard. L'esprit des maquettes est celui du Palais de la découverte: maquettes animées et pédagogiques (cad que les écluses ont de l'eau et fonctionnent, les ascenseurs et les wagonnets des mines bougent...).
Les collections furent complétées en 1954 par celles de l'école des Ponts et Chaussées, collection ancienne comprenant des maquettes exceptionnelles.
En 1954 le plan du musée était le suivant.
Au rez de chaussée, sur l'avenue d'Iena, la première salle était consacrée aux "combustibles liquides". Un globe terrestre, trois dioramas donnaient l"idée des principaux champs de pétrole. Une maquette animée montrait une foreuse en action. Il y avait aussi une maquette de raffinerie et des bocaux montrant tous les dérivés du pétrole.
La seconde salle était consacrée aux voies navigables avec des maquettes d'écluses, de ponts, de ports, et un tableau lumineux expliquant les crues possibles de la Seine.
On pénétrait ensuite dans la salle des cartes, close par des rideaux, ou se trouvait 5 cartes lumineuses: histoire géologique de la France, voies navigables, ports et phares , routes, chemins de fer.
Au premier étage on avait la salle des routes avec des maquettes de croisement à plusieurs niveaux (l'autoroute de l'Ouest n'avait été entreprise qu'en 1935 et ne sera ouverte qu'en 1941), de la route des alpes, des ponts de Paris...
Au même niveau la salle des chemins de fer comprenait de nombreux modèles et un réseau miniature .
Au second étage il y avait la section des carburants de synthèse, les mines et les forces hydrauliques avec la maquette du barrage de l'Aigle .
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Les visiteurs n'étaient guère nombreux (entre 15 000 et 30 000 par an) et le bâtiment était convoité par l'assemblée de l'Union Française.
Le conseil de l'Union Française quittera le bâtiment ,décolonisation oblige, pour être remplacé par le Conseil Économique et Social dont l'utilité n'est pas non plus évidente
Le destin des maquettes du musée est assez triste: stockées dans un hangar des voies navigables, elles suscitent l’intérêt de J Millier , président de l'EPAD (et ancien X Ponts), elles déménagent dans les sous sols de la Défense. Quarante d'entre elles sont l'objet d'une exposition en 1991 et on les oublie. Le conservateur du musée de la batellerie de Conflans est finalement chargé d'en faire l'inventaire et elles déménagent dans un local dépendant des voies navigables à Lyon avant d'être dispersées dans d'autres musées. Les maquettes qui n'ont pas trouvé de musée sont stockées au SETRA de Sourdun.
Le musée des phares et balises
Ouvert 43 avenue du président Wilson pour l'exposition universelle de 1878 dans le dépôt central du service des phares, il fermera en 1955 comme son voisin.
Ce petit musée avait ses murs décorés d'une fresque et d'un buste à la gloire de Fresnel qui inventa sa fameuse lentille permettant de concentrer les faisceaux des phares.
L'histoire des phares était représentée par des maquettes de chaque progrès technique.
La lampe d'Argand à double courant d'air en 1783, les réflecteurs paraboliques à Cordouan par Borda et Lenoir en 1790, le système lenticulaire de Fresnel en 1820, l'installation d'un appareil lenticulaire de "1er ordre à éclipses"à Cordouan en 1822., l’électricité qui apparut au phare de la Hève en 1863, le pétrole en 1869, les bouées lumineuses en 1889, les feux permanents en 1891 , les sirènes à air comprimées en 1891 et les feux éclairs en 1892
Le mécanisme du premier phare au monde équipée de lentilles de Fresnel, celui de Cordouan, était exposé. Il avait une portée de 60km, une lampe à huile automatique à 4 mèches et une machine de rotation régulée par un volant pendule..
D'autres maquettes représentaient des phares remarquables dont celui des Roches-Douvres à la charpente métallique préfabriquée.
On exposait la montée en puissance des lampes électriques jusqu'à 10 000 W
Les collections ont été transférées au musée d’Ouessant (au phare du Crèac'h) et au musée de la Marine. Le musée d'Ouessant est actuellement menacé par la possible création d'un nouveau musée à Brest.
Sites et références
- Les petits musées de Paris. Hermont 1954
- La construction moderne. Numéros de 1939
- Auguste Perret. Exposition
- Tableau des crues de la Seine Tchernia INA 1955
- Un musée retrouvé. Bertrand Lemoine 1991. Livre paru suite à l'exposition de l'EPAD et faisant un inventaire des maquettes stockées
- La section fluviale du musée des TP à Conflans
- La collection à Conflans
- Revue générale d'architecture. 1872 . Description du dépôt des phares
- Les merveilles de la science. Figuier T 4 p 415 à 528 "les phares".
- Le phare de Cordouan. Les lampes d'Argand
- Musée de la marine "le phare étoile de Fresnel"
- Le phare Amédée
- Le Monde Illustré. Août 1901
- Les travaux publics de la France. Léonce Reynaud. 1883. T5 Les phares
- Projet de réinstallation de la lanterne du dépôt des phares et balises dans les jardins du Trocadéro