La ligne de Paris à Versailles Rive Gauche devait avoir son terminus place St Sulpice. On se contentera de l'avenue du Maine , puis du Boulevard Montparnasse. La gare devint trop petite et l'annexe du Maine est ouverte en 1926. On pense alors a reconstruire entièrement la gare avec une partie souterraine.
La guerre arrêtera ce beau projet et dans les années 60 ce sera l'opération "Maine Montparnasse" en une période où les transports en commun sont dénigrés et où la RATP s'oppose à toute incursion de la SNCF dans Paris pour créer un RER.
Ce sera donc une tour le symbole de l'opération et non la gare. On bricolera ensuite pour faire face à l'arrivée des TGV. Comme les autres gares parisiennes la gare est en train de devenir un centre commercial pendant que l'on va agrandir la tour sous prétexte de la rendre "plus verte".
Le bâtiment "historique" par Victor Lenoir, ici agrandi de deux pavillons latéraux. Le hall sera rendu accessible aux voitures (à chevaux) par l'adjonction de deux rampes latérales. |
Le viaduc du Maine Le chemin de fer a été construit entre les villages de Grenelle et de Vaugirard. En 1867 ceux-ci sont annexés à Paris. les voies ferrées forment un obstacle entre le XIV e et XV e arrondissement car les arches du viaduc sont trop basses et il existe des passages à niveau. Il faudra attendre 1902 pour que les voies soient quadruplées jusqu'à Clamart: le viaduc est reconstruit et les passages à niveau sont supprimés. |
L'accident de 1895. Il ne provoquera qu'un décès: celui de la marchande de journaux installée devant la gare. Signalons aussi que Méliès tiendra une boutique "confiserie et jouets" dans la gare. |
Evolution de la gare du Maine (Maine arrivée 1929, Maine départ 1938) et quadruplement des voies entre Chaville et Clamart. Les voies vers le dépôt de Montrouge devaient être celle d'une nouvelle ligne Paris Chartres par Gaillardon qui bien que construite entre Chartres et Chatenay-Malabry ne sera jamais terminée. |
Projet de RER des années 50. Les projets ultérieurs prévoiront plutôt une ligne F liant St Lazare à Montparnasse |
Premiers projets de la gare sans la tour. |
Dans Paris Match en 1967, le projet de la tour |
La maquette. Les architectes seront: Eugène Beaudouin, Urbain Cassan, Louis de Hoÿm de Marien et Jean Saubot |
La gare historique est démolie, la nouvelle gare est construite et on entreprend les fondations de la tour. |
Première façade de la nouvelle gare |
Dessin de la seconde façade de la gare baptisée "porte océane" par son architecte Jean Marie Duthilleul (façade qui est aujourd'hui à nouveau bricolée) |
En 1836 le gouvernement de Louis Philippe autorisa la construction de deux lignes vers Versailles: Versailles rive droite, dont le terminus sera la première gare St Lazare et Versailles rive gauche, dont le terminus sera barrière du Maine.
Versailles rive gauche ouvre en 1840 après bien des difficultés techniques et financières (un an après sa rivale). Le bâtiment provisoire de la gare ne résistera pas à un orage et celle-ci est reconstruite entre la barrière du Maine et le Boulevard Montparnasse. On construit le viaduc du Maine et la nouvelle gare est inaugurée en 1852: un portique en arcades dominant le boulevard ouvrant sur deux nefs, la seule décoration étant deux statues représentant l'agriculture et l'industrie.
La gare Montparnasse n'est desservie que par deux voies à partir de Viroflay. La compagnie de L'Ouest imagine de décharger Montparnasse en construisant une ligne dont le terminus serait à Invalides. Ouverte en 1902 la gare des Invalides assurera aussi un trafic grandes lignes jusqu'en 1935.
En 1863 la gare est agrandie par l'adjonction de deux pavillons latéraux.
Un 1895 un train venant de Granville renverse les heurtoirs et la locomotive s'écrase sur le boulevard
Pour l'exposition universelle de 1900 on ajoute 4 voies à quai.
Le trafic banlieue explose après guerre et une avant gare de 6 voies à quai, l'annexe du Maine, est ouverte en 1926.
Une nouvelle gare est prévue en 1934 : 20 voies à quai en surface pour les grandes lignes et 6 voies à quai ( électrifiées) en sous sol pour la banlieue.
La concurrence de l'automobile ne permettra pas la réalisation de ce plan, on prévoit plus modestement en 1941 4 voies à quai dans l'ancienne gare pour la banlieue et 11 voies à quai dans l'annexe du Maine pour les grandes lignes.
Dans les années 50 on prévoit une branche Nord Sud d'un RER qui relierait les gares Montparnasse et Port Royal aux gares du Nord et de l'Est en passant par Chatelet . On envisage ensuite, vers 1960, une liaison à grand gabarit entre St Lazare et Montparnasse, celle-ci est inscrite au schéma directeur de 1965.
Les premiers projets de reconstruction prévoit le report de la gare au Maine avec construction d' immeubles à la place de la gare historique.Un des premiers projets prévoit une barre de 150m de haut sur 100m de long. Il provoque une levée de boucliers mais on veut un "geste fort". A l'époque ce ne peut être qu'une tour.
Il y aura donc une tour de 210m de haut et trois barres d'immeubles flanquant les voies. André Malraux, puis Georges Pompidou défendent le projet auquel on ajoute une voie rapide "pénétrante": la voie Vercingétorix.
La pénétration de voies ferrés dans la ville a toujours été combattu par la municipalité.
Lorsqu'il est question de reconstruire la gare Montparnasse celle-ci, avec l'appui de la RATP, estime qu'il serait bien suffisant d'améliorer la desserte de la gare par le métro en fusionnant les lignes 13 ( Saint Lazare Pleyel, porte de Clichy) et 14 ( Portes de Vanves Invalides) plutôt que de construire une voie à grand gabarit vers St Lazare qui impliquerait une gare banlieue souterraine.
Les travaux de la gare sont achevés en 1973.
La crise de l'immobilier de bureau qui se déclenche vers 1974 provoque tout à coup une remise en question des immeubles de grande hauteur et les critiques commencent.
L'opération Maine-Montparnasse n'a rien changé à l'enclavement du quartier, l'abandon du RER fait que la gare n'assure que 4% du trafic banlieue parisien, la desserte de Versailles s'effectuant essentiellement par St Lazare. La Bretagne que voit que 7 millions de voyageurs par an (contre 12 à Austerlitz par exemple).
La gare végète mais dans les années 80 elle va recevoir un trafic que ses promoteurs n'avait pas prévu: le TGV Atlantique.
En 1985 est créée la ZAC Pasteur Montparnasse. On va couvrir la gare par une dalle qui reçoit un jardin et on créé un immeuble de bureaux sur les voies qui accueille aussi une gare annexe (Pasteur), le tout dessiné par Jean Willerval (l'auteur des "parapluies" des Halles aujourd'hui détruits) L'emplacement prévu pour la voie Vercingétorix est occupé par des immeubles dont les plus connus sont dus à Ricardo Bofill.
On bricole aussi la façade de la gare que l'on renomme "porte Océane", on installe de nouveaux escalators.
Avec l'arrivée du TGV la gare est trop petite et on installe la gare Vaugirard: cinq voies accessibles depuis le quai 24 par un tapis roulant (c'est donc la malédiction de la gare du Maine qui recommence, Il y a aujourd'hui 3 gares: Océane, Pasteur, Vaugirard).
La tour vieillit et est jugée très laide. Elle contient de l'amiante et le chantier de désamiantage donne lieu à quelques incidents et à une méfiance des locataires. La solution : rénover. En juin 2016 on lance un concours, le lauréat propose une solution dans l'air du temps: " une métamorphose bioclimatique de la façade". On va gonfler un peu la tour, rajouter à son sommet une serre de 18m de haut, la seule consolation me semble être que l'on promet que la tour consommera moins d'énergie (mais une tour étant climatisée et comportant des ascenseurs rapides le gain ne peut être qu'à la marge)
La gare Montparnasse actuelle et son quartier me semble le résultat d'une série d'occasions ratées car on a voulu suivre les modes successives tout en conciliant les intérêts divergents de la municipalité, de l'état et des promoteurs.
Versailles rive gauche ouvre en 1840 après bien des difficultés techniques et financières (un an après sa rivale). Le bâtiment provisoire de la gare ne résistera pas à un orage et celle-ci est reconstruite entre la barrière du Maine et le Boulevard Montparnasse. On construit le viaduc du Maine et la nouvelle gare est inaugurée en 1852: un portique en arcades dominant le boulevard ouvrant sur deux nefs, la seule décoration étant deux statues représentant l'agriculture et l'industrie.
La gare Montparnasse n'est desservie que par deux voies à partir de Viroflay. La compagnie de L'Ouest imagine de décharger Montparnasse en construisant une ligne dont le terminus serait à Invalides. Ouverte en 1902 la gare des Invalides assurera aussi un trafic grandes lignes jusqu'en 1935.
En 1863 la gare est agrandie par l'adjonction de deux pavillons latéraux.
Un 1895 un train venant de Granville renverse les heurtoirs et la locomotive s'écrase sur le boulevard
Pour l'exposition universelle de 1900 on ajoute 4 voies à quai.
Le trafic banlieue explose après guerre et une avant gare de 6 voies à quai, l'annexe du Maine, est ouverte en 1926.
Une nouvelle gare est prévue en 1934 : 20 voies à quai en surface pour les grandes lignes et 6 voies à quai ( électrifiées) en sous sol pour la banlieue.
La concurrence de l'automobile ne permettra pas la réalisation de ce plan, on prévoit plus modestement en 1941 4 voies à quai dans l'ancienne gare pour la banlieue et 11 voies à quai dans l'annexe du Maine pour les grandes lignes.
Dans les années 50 on prévoit une branche Nord Sud d'un RER qui relierait les gares Montparnasse et Port Royal aux gares du Nord et de l'Est en passant par Chatelet . On envisage ensuite, vers 1960, une liaison à grand gabarit entre St Lazare et Montparnasse, celle-ci est inscrite au schéma directeur de 1965.
L'opération Maine Montparnasse
Les années 60 sont plus favorables à la voiture qu'aux transports en commun, on veut aussi faire moderne.Les premiers projets de reconstruction prévoit le report de la gare au Maine avec construction d' immeubles à la place de la gare historique.Un des premiers projets prévoit une barre de 150m de haut sur 100m de long. Il provoque une levée de boucliers mais on veut un "geste fort". A l'époque ce ne peut être qu'une tour.
Il y aura donc une tour de 210m de haut et trois barres d'immeubles flanquant les voies. André Malraux, puis Georges Pompidou défendent le projet auquel on ajoute une voie rapide "pénétrante": la voie Vercingétorix.
La pénétration de voies ferrés dans la ville a toujours été combattu par la municipalité.
Lorsqu'il est question de reconstruire la gare Montparnasse celle-ci, avec l'appui de la RATP, estime qu'il serait bien suffisant d'améliorer la desserte de la gare par le métro en fusionnant les lignes 13 ( Saint Lazare Pleyel, porte de Clichy) et 14 ( Portes de Vanves Invalides) plutôt que de construire une voie à grand gabarit vers St Lazare qui impliquerait une gare banlieue souterraine.
Les travaux de la gare sont achevés en 1973.
La crise de l'immobilier de bureau qui se déclenche vers 1974 provoque tout à coup une remise en question des immeubles de grande hauteur et les critiques commencent.
L'opération Maine-Montparnasse n'a rien changé à l'enclavement du quartier, l'abandon du RER fait que la gare n'assure que 4% du trafic banlieue parisien, la desserte de Versailles s'effectuant essentiellement par St Lazare. La Bretagne que voit que 7 millions de voyageurs par an (contre 12 à Austerlitz par exemple).
La gare végète mais dans les années 80 elle va recevoir un trafic que ses promoteurs n'avait pas prévu: le TGV Atlantique.
En 1985 est créée la ZAC Pasteur Montparnasse. On va couvrir la gare par une dalle qui reçoit un jardin et on créé un immeuble de bureaux sur les voies qui accueille aussi une gare annexe (Pasteur), le tout dessiné par Jean Willerval (l'auteur des "parapluies" des Halles aujourd'hui détruits) L'emplacement prévu pour la voie Vercingétorix est occupé par des immeubles dont les plus connus sont dus à Ricardo Bofill.
On bricole aussi la façade de la gare que l'on renomme "porte Océane", on installe de nouveaux escalators.
Avec l'arrivée du TGV la gare est trop petite et on installe la gare Vaugirard: cinq voies accessibles depuis le quai 24 par un tapis roulant (c'est donc la malédiction de la gare du Maine qui recommence, Il y a aujourd'hui 3 gares: Océane, Pasteur, Vaugirard).
La rénovation actuelle
Les gares parisiennes deviennent peu à peu des centres commerciaux. La gare de l'Est a été l'opération pilote avec la transformation de l'espace messagerie en galerie commerciale, ce fut ensuite le tour de la gare St Lazare, c'est aujourd'hui celui de la gare du Nord et de Montparnasse dont on bricole à nouveau la façade en installant de nouveaux commerces qui amélioreront surement le sort des voyageurs de banlieue toujours obligés à de longues correspondances puisque les lignes 4 et 12 du métro sont très loin de la gare ( elles sont implantées là ou était la façade de la gare "historique").La tour vieillit et est jugée très laide. Elle contient de l'amiante et le chantier de désamiantage donne lieu à quelques incidents et à une méfiance des locataires. La solution : rénover. En juin 2016 on lance un concours, le lauréat propose une solution dans l'air du temps: " une métamorphose bioclimatique de la façade". On va gonfler un peu la tour, rajouter à son sommet une serre de 18m de haut, la seule consolation me semble être que l'on promet que la tour consommera moins d'énergie (mais une tour étant climatisée et comportant des ascenseurs rapides le gain ne peut être qu'à la marge)
La gare Montparnasse actuelle et son quartier me semble le résultat d'une série d'occasions ratées car on a voulu suivre les modes successives tout en conciliant les intérêts divergents de la municipalité, de l'état et des promoteurs.
Sites et références
- La gare Montparnasse. Wikipedia
- La tour Montparnasse. Wikipedia
- Les métamorphoses de la gare Montparnasse. Transport rail
- Analyse et diagnostic du quartier de la gare Montparnasse, APUR 2005 (gros travail remarquable par son manque d'ambition)
- Le Paris de Raymond Lopez
- Revue Générale d'architecture 1840 n°9
- Portefeuille de l'ingénieur des chemins de fer. A Perdonnet 1846
- Chemins de fer français. Lartilleux 1950
- Le nouveau Montparnasse. Collection Auguste Thouard 1990
- Paris et ses chemins de fer. AAVP 2003