Numéro spécial de l'Illustration |
Façade Seine du projet Le Corbusier |
Plan RDC bas. Notez la salle de conférence. Le programme du musée municipal impose une salle d'honneur |
L'art national contemporain ne s'est malheureusement pas accommodé des aménagements de 1937 et l'intérieur de l'aile Ouest est maintenant détruit.
Le musée du Luxembourg était depuis sa création trop à l'étroit, victime de la compétition pour l'espace des bureaux du Sénat. Un projet, datant d'avant la guerre de 14, avait été de déménager le musée dans l'ancien séminaire de St Sulpice (tout cela fait l'objet d'un autre article). Rien ne s'était fait mais l'exposition de 37 est l'occasion d'installer le musée sur les anciens terrains de la manutention militaire.
C'est la ville de Paris qui finance principalement l'exposition. Elle se retrouve propriétaire du terrain et réclame le droit d'y construire son propre musée.
Louis Hautecoeur, le dernier conservateur du musée du Luxembourg, protesta en disant que "le terrain est bon pour un musée mais pas pour deux" mais le concours pour deux musée identiques s'ouvre en 1934.
La majorité des concurrents placent les musées à l'Est et à l'Ouest avec un patio central. Le Corbusier et quelques autres placent le musée de la Ville au Nord et le musée de l'Etat coté quai.
Les jeunes lauréats sont J C Dondel et A Aubert. Le projet va évoluer car on ajoute au terrain initial celui de l'ambassade de Pologne ce qui permet de supprimer un étage et d'agrandir le patio.
Les principal problème technique est l'instabilité du terrain qui nécessite de battre des pieux à 20m de profondeur, les principaux problèmes muséographiques sont l’exiguïté et la pente du terrain.
Le bâtiment est sur 3 niveaux sur un sous sol. Ce dernier contient une salle de conférence sous le péristyle central qui devait être le seul équipement commun aux deux musées.
Pour l'exposition rien n'est terminé mais le musée accueille la rétrospective de l'art Français.
Le musée national n'ouvrira partiellement qu'en 1942 pour une inauguration en 1947 et le musée municipal ouvrira en ... 1961.
Vers les peintures éclairage zénithal | salle de sculpture à éclairage latéral |
Les musées en 1937 | Le musée s'effondre en 1956 |
La photo dans l'aile Ouest |
Le hall bas dans les années 70 |
Le Hall après destruction du plafond |
La structure mise à nu et le Pop Up Bar Bio Les architectes rénovateurs auraient voulu que le musée "reproduire l'ambiance de la place Jema-el-Fna de Marrakech". La référence a ensuite évolué vers le modèle du Fun Palace |
Les ennuis commencent dés le début avec l'installation électrique- les volets mobiles des verrières sont rapidement hors d'usage -, le chauffage est à refaire, le linoléum du sol s'use immédiatement, les verrières sont impossibles à nettoyer et l'une d'entre elles s'effondre en 1956.
Le palais est victime du mal habituel des équipements publics: il n'y a pas d'argent pour entretenir mais il y en a pour bouleverser, ce qui donne l'occasion aux hommes politiques "d'inaugurer" prouvant ainsi leur action.
La création de Beaubourg en 1977 laisse l'aile gauche sans affectation et après bien des travaux le musée municipal rouvre en 2006.
Dans les années 70 la biennale de Paris est un événement et elle investit des lieux divers: le parc floral et surtout à partir de 75 le musée national.
En 1981 Jack Lang décide d'installer le centre national de la photographie (CNP) au palais de Tokyo.
En 1990 on décide d'étudier l'aménagement d'un palais des arts de l'image qui serait copropriété du CNP et de la cinémathèque.
On entreprend alors la démolition de l'intérieur pour la construction d'un palais du cinéma et le chantier s'arréte.
Finalement vers 2000 on installe le site de création contemporaine, c'est la période M O Wahler, celle des "expériences alternatives" . De 2010 à 2012 les architectes A Lacaton et J P Vassal démolissent les aménagements du 3eme niveau qui avaient été épargné, pour un coût de 30 Millions d'euros, cela pour "restituer aux volumes du palais leur transparence originale, retrouver à la fois son ampleur et révéler des espaces plus intimes et labyrinthiques". C'est maintenant l'espace des expositions, installations et performances d'un musée "d'art et d'essai" "effervescent, enjoué, aventureux" sous la houlette de Jean de Loisy pour un coût de fonctionnement annuel de 13M€.
On note au passage l'ouverture dans le palais de "Monsieur Bleu", restaurant branché, et de "Yoyo pour danser", un club !
Il nous reste l'aile Est, à peu près intacte, abritant le musée municipal.
Vers les abysses du musée "rénové" |
Ce n'est pas une vue de la démolition des plafonds mais l'oeuvre de Christoph Büchel "Dump" |
Le musée national d'art moderne
Plan du musée national d'art moderne vers 1970 |
Ce fut ensuite Bernard Dorival qui ne gardera son poste que 3 ans mais fut l'organisateur de nombreuses expositions temporaires comme celle des "fauves français et expressionnistes allemands" en 1966.
Après Mai 68 ce sera Jean Leymarie qui introduit l'installation, l'art conceptuel ou la vidéo.
En 1973 c'est D Bozo le nouveau conservateur. Intéressé par la peinture américaine il organise une exposition sur Mark Rothko
A l'époque les idées originales en matière d'art contemporain viennent plutôt du musée des arts décoratifs ou François Mathey a créé le Centre de création industrielle (CCI)
Le déménagement vers Beaubourg permettra la fusion du CCI et du musée
Sites et références
Un bâtiment de la même époque est le West Building de la National Gallery de Washington qui fut terminé en 1941.
Il s'agit d'un bâtiment néoclassique très rétrograde mais personne n'a pensé en détruire l'intérieur.
Des institutions équivalentes à l'actuel palais de Tokyo comme le Whitney museum ou certaines Kunsthalle allemandes ont déménagé plusieurs fois sans dommage pour les lieux qu'elles quittaient ou s'appropriaient.
On a considéré jusqu'à ces dernières années les bâtiments du XIX éme siècle comme sans intérêt ( exemple le Palais Rose) ; la désinvolture concerne aujourd'hui les bâtiments "modernes" (exemple la halle de Fontainebleau). Les bâtiments d'après guerre, eux, sont considérés comme parfaitement méprisables ( exemple (coûteux) le forum des halles)
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- Site du palais de Tokyo ( aile Ouest)
- Site du musée d'art moderne de la Ville de Paris ( aile Est)
- Le musée des artistes vivants du Luxembourg
- L'illustration. Numéros spéciaux 1937
- Art et décoration. Introduction à l'exposition 1937
- L"art et les artistes 1936
- Le moniteur des architectes 1937
- Fonds Aubert Dondel ( et autres) à la cité de l'architecture
- Histoire du palais de Tokyo. Palais de Tokyo magazine.
- Mouseion 1934.. Les plans du nouveau musée d'art moderne.
L'exposition des chefs d'oeuvre de l'art français à l'exposition de 1937 | ||
Arrivée de Léon Blum.. | Le président Lebrun dans la salle des tapisseries Au fond : le concert ( musée des gobelins) | Le président Lebrun et la peinture du XIX e. Au fond: Jupiter et Thétis d'Ingres |
Les expositions universelles ont toujours aimé les expositions rétrospectives; 1900 avait connu "La centennale" et en 1937 Léon Blum trouve " naturel et logique au moment ou nous présentons une sorte d'encyclopédie des arts et techniques ..; , de montrer à la fois, ce que les artistes de notre temps doivent au passé et ce qu'ils y ont ajouté d’original". Le lieu choisi est le futur musée d'art moderne Les peintures et les dessins proviennent des musées et des collectionneurs du monde entier (Berlin: l'enseigne de Gersaint de Watteau. Leningrad: le baiser à la dérobée de Fragonard. New York: le wagon de troisième classe de Daumier, ...). Pour le XIXe siècle aucun des peintres "pompiers" n'est représenté (on note malgré tout un Carolus-Duran , un Carrière,..), la majorité des toiles et des sculptures de l'ancien Musée du Luxembourg connait un purgatoire qui ne se terminera qu'avec l'ouverture du musée d'Orsay. La sculpture commence avec les chapiteaux de Cluny et de Vezelay et termine avec Rodin il y a aussi les manuscrits, les estampes et les objets d'art. Pour les tapisseries on a déménagé une partie de l’apocalypse d'Angers et le combat des centaures et des Lapithes du musée de Vienne. |