"Ce couvent est une des plus belles maisons religieuses de Paris, c'étoit aussi une des plus riches. Il n'y a pas d'église en France après celle de L'abbaye de St Denis, qui renferme un plus grand nombre de personnes célèbres." (1) ainsi s'exprime A L Millin juste après la révolution et alors que le couvent va être détruit.
Il y aura là une caserne de cavalerie et les débris des tombeaux iront aux musée des monuments français d'Alexandre Lenoir pour rejoindre ensuite Saint Denis ou le Louvre où ils constituent une bonne partie des statues de la Renaissance exposées
Charles V fonda leur maison à Paris, leur règle était alors stricte mais le couvent s'enrichissant, la discipline se relâcha au point que l'on nomma un plat "omelette à la Célestine".
L'église datait de Charles V et était d'apparence modeste hormis son portail orné de 3 statues remarquables. "On entre dans l'église qui à plutôt l'air d'une grange qu'un temple", l'église était divisé en 3 parties: la nef, le chœur réservé aux moines et séparé par un jubé et le sanctuaire surélevé portant le grand autel dans l'abside octogonale. Une seconde nef avait été accolée à la première,elle formait la chapelle de Gèvres Au niveau du chœur on avait la chapelle d'Orléans prolongée par la petite chapelle de Rostaing. Certains vitraux étaient remarquables ainsi que le retable du grand l'autel.
Le cloître , élevé de 1539 à 1549 sur les plans de Pierre Hamon, était superbe suivant ceux qui l'ont connu: « Les plafonds en sont ordonnés avec beaucoup d’esprit ; c’est le plus beau cloître, et les architectes ne craignent pas d’assurer que c’est le meilleur morceau d’architecture de Paris. » "un des plus beaux de Paris. Les arcades sont soutenues par de petites colonnes corinthiennes couplées" (2)
L'ordre des Célestins est supprimé juste avant la révolution en 1779, des cordeliers occupent le couvent puis c'est en 1783 "l'hospice médico-électrique" de Ledru père, en faveur à la cour sous le nom de Domus. En 1785 c'est l'institution des sourds-muets de l'Abbé de l'épée . En 1791 le couvent est occupé par les gardes nationaux, l'église est un dépôt de bois qui brûle en 1795. La même année le couvent devient une caserne de cavalerie dont l'église est l'écurie. Les bâtiments sont détruit en grande partie en 1847 pour la construction d'une caserne. Le Bd Henri IV, en 1877, occupe l'emplacement du couvent alors qu'une nouvelle caserne prend celui de l'ancien jardin.
A la Restauration, en 1816, ce musée "révolutionnaire" fut fermé et les tombeaux prirent le chemin du Louvre ou d'églises (principalement St Denis)
Rappelons que les puissants avaient souvent 3 tombeaux: corps, cœur, entrailles.
Chœur et sanctuaire
Il contient la table des secrétaires du roi (détruite) car les secrétaires et les notaires se réunissaient dans l'église.
Le Lutrin couronné d'un aigle et la balustrade de l'autel sont dus à Germain Pilon (détruits)
L'autel est dédié à la vierge (statues de la vierge et de l'ange Gabriel par Germain Pilon détruites) et aux quatre évangélistes (statues en cuivre disparues). Le retable raconte la passion du Christ (détruit).
Chapelle d'Orléans
La chapelle fut construite par Louis d'Orléans, fils de Charles V en expiation de l'imprudence du Duc durant le " bal des ardents" (3).
Elle devait contenir les sépultures des princes de la maison royale mais au XVI e siècle de grandes familles telles les Montmorency, les Chabot, les Cossé-Brissac y établirent leurs monuments.
Le chœur et la chapelle d'Orléans communiquent par 3 arcades.
Une fresque dans la chapelle représentait la vision de la mort qu'avait eu Louis d'Orléans , fils puiné de Charles V, dans ce couvent.
Un vitrail représentait les onze princes depuis Charles V jusqu'à Francois 1er et ses fils.
La pierre de fondation du couvent par Charles V a été retrouvée en 1847 lors de la destruction de l'église ( aujourd'hui à Cluny), plusieurs cercueils de plomb furent aussi découverts ainsi que des inscriptions (Cluny).
Chapelle de Gèvres
Chapelle de Rostaing.
Elle était décorée de bas reliefs, il reste celui de Jean de Rostaing (Louvre)
Il contient le tombeau d'Antonio Perez, secrétaire de Philippe II à la vie mouvementée qui mourut aux Célestins.
Une porte mène à la chambre des secrétaires du roi.
Un grand corps de bâtiment, bâti en 1730, abritait l’infirmerie.
Le couvent contenait aussi une bibliothèque célèbre dont les moines "s'occupaient moins que de leur cellier". Elle comprenait 17000 volumes et était riche d'incunables et d'écrits hérétiques. Les livres subsistants se trouvent ici. ( Biblissima)
Il y aura là une caserne de cavalerie et les débris des tombeaux iront aux musée des monuments français d'Alexandre Lenoir pour rejoindre ensuite Saint Denis ou le Louvre où ils constituent une bonne partie des statues de la Renaissance exposées
Portail des Célestins. De gauche à droite:Jeanne de Bourbon(épouse de Charles V), Pierre Célestin( pape) et Charles V portant la maquette de l'église. Les statues furent détruites mais le Louvre possèdent Charles V et sa femme, statues identiques provenant du château du Louvre; |
Le cloitre des Célestins avec vue du lavabo. |
Le cloitre des célestins, le lavabo à gauche à l'arrière plan. |
Le retable du maître autel représentant la passion du Christ |
Plan de Bâle Charles V et Charles VI résidaient en l'hôtel St Paul. Le roi céda aux Célestins une partie des jardins de l'hôtel St Paul ainsi que l'hôtel de Robert Testard |
Plan de Turgot Les Célestins avaient cédé des terrains sous Henri IV pour l'arsenal. |
Les Célestins sur le plan de Jaillot vers 1750 De bas en haut: ile Louviers, Grand arsenal, les Célestins, le jardin, Petit Arsenal, la Bastille. |
Suppression de l'ile Louviers en 1843. La caserne contient encore l'essentiel du couvent. Elle sera rebâtie en 1847. |
Plan et coupe de l'église.. A droite de la nef en haut la chapelle de Rostaing, puis la chapelle d'Orleans et la chapelle de Gèvres |
Plan du couvent |
Les Célestins avec l'enceinte de Charles V vers 1580 d'après un dessin de Jacques Cellier |
Façade de l'église vers 1840 |
Façade des célestins en 1846 par A P Martial. Le mur de clôture que l'on aperçoit sur le plan de Turgot a été démoli ce qui permet de constater que le pilier central du portail n'existe plus. Le bâtiment du cloître sur rue a été démoli |
Cour des cuisines vers 1830 |
Le bâtiment de l'infirmerie Le fronton représente un soleil sur un phylactère |
Vue de la façade de la caserne sur la rue du petit Musc. La cour des cuisines au premier plan est démolie. Il semble que la construction de la première caserne à doublé sur la gauche le bâtiment sur cour du couvent mais ne l'a pas détruit. |
Cour de la caserne. Cette façade est probablement celle d'un bâtiment du couvent parallèle à la rue du petit Musc |
Couloir de la caserne. Le dessus des portes se retrouve dans un dessin de l'escalier du couvent, il est donc probable que ce couloir appartenait au bâtiment du couvent. |
Escalier de la caserne. Un tel escalier semble un bien grand luxe pour une caserne: il appartenait probablement au bâtiment du couvent |
Les métamorphoses du tombeau de Philippe Chabot |
La première gravure du tombeau de Philippe Chabot est dans la collection Gaignères. Ce dernier présenta, sans succès, à Louis XIV le premier projet de conservation des monuments français. Il laissa une importante collection de manuscrits et de dessins. Le vandalisme à l'égard des monuments "démodés"(en particulier tous ceux du moyen-age), était déjà très actif à l'époque. Plus le propriétaire était riche, plus le monument était menacé de "rénovation" ou de démolition. |
Le tombeau de Philippe Chabot dans "Antiquités nationales de A L Millin. Cet ouvrage paru juste après la révolution donne l'image de monuments qui sont menacés de destruction. |
Tombeau "recomposé" de Philippe Chabot tel qu'il apparaissait dans le musée des monuments français d'Alexandre Lenoir |
Salle du XVIe siècle ( image de synthèse du projet 3D de restitution du musée des monuments français). Au premier plan le gisant de François 1er Au fond à gauche le tombeau de Philippe Chabot, au centre monument à Jean Goujon: médaillon encadré de la guerre et la paix et en dessous bas relief nymphes et triton |
Fragments du tombeau au Louvre aujourd'hui. on y a ajouté les deux statues latérales qui n'existaient plus dans la composition de Lenoir |
Le couvent
Il fut fondé par Pierre de Muron qui forma une communauté vers 1254 "sans leur prescrire d'autres règles que d'imiter son exemple".Charles V fonda leur maison à Paris, leur règle était alors stricte mais le couvent s'enrichissant, la discipline se relâcha au point que l'on nomma un plat "omelette à la Célestine".
L'église datait de Charles V et était d'apparence modeste hormis son portail orné de 3 statues remarquables. "On entre dans l'église qui à plutôt l'air d'une grange qu'un temple", l'église était divisé en 3 parties: la nef, le chœur réservé aux moines et séparé par un jubé et le sanctuaire surélevé portant le grand autel dans l'abside octogonale. Une seconde nef avait été accolée à la première,elle formait la chapelle de Gèvres Au niveau du chœur on avait la chapelle d'Orléans prolongée par la petite chapelle de Rostaing. Certains vitraux étaient remarquables ainsi que le retable du grand l'autel.
Le cloître , élevé de 1539 à 1549 sur les plans de Pierre Hamon, était superbe suivant ceux qui l'ont connu: « Les plafonds en sont ordonnés avec beaucoup d’esprit ; c’est le plus beau cloître, et les architectes ne craignent pas d’assurer que c’est le meilleur morceau d’architecture de Paris. » "un des plus beaux de Paris. Les arcades sont soutenues par de petites colonnes corinthiennes couplées" (2)
L'ordre des Célestins est supprimé juste avant la révolution en 1779, des cordeliers occupent le couvent puis c'est en 1783 "l'hospice médico-électrique" de Ledru père, en faveur à la cour sous le nom de Domus. En 1785 c'est l'institution des sourds-muets de l'Abbé de l'épée . En 1791 le couvent est occupé par les gardes nationaux, l'église est un dépôt de bois qui brûle en 1795. La même année le couvent devient une caserne de cavalerie dont l'église est l'écurie. Les bâtiments sont détruit en grande partie en 1847 pour la construction d'une caserne. Le Bd Henri IV, en 1877, occupe l'emplacement du couvent alors qu'une nouvelle caserne prend celui de l'ancien jardin.
Les tombeaux
Les tombeaux sauvés le furent par Alexandre Lenoir qui les installa dans son musée des monuments français.A la Restauration, en 1816, ce musée "révolutionnaire" fut fermé et les tombeaux prirent le chemin du Louvre ou d'églises (principalement St Denis)
Rappelons que les puissants avaient souvent 3 tombeaux: corps, cœur, entrailles.
Chœur et sanctuaire
Il contient la table des secrétaires du roi (détruite) car les secrétaires et les notaires se réunissaient dans l'église.
Le Lutrin couronné d'un aigle et la balustrade de l'autel sont dus à Germain Pilon (détruits)
L'autel est dédié à la vierge (statues de la vierge et de l'ange Gabriel par Germain Pilon détruites) et aux quatre évangélistes (statues en cuivre disparues). Le retable raconte la passion du Christ (détruit).
- Gisant de Jeanne de Bourbon sur le tombeau de ses entrailles (4) (aujourd'hui à St Denis)
- Tombeau de Léon V de Lusignan, roi d'Arménie ( gisant aujourd'hui à St Denis)
- Tombeau de Jeanne (Anne) de Bourgogne, épouse du duc de Bethford (Gisant, un génie éploré et deux pleurants au Louvre)
Tombeau de Louis d'Orléans et Valentine de Milan Exécuté à Gènes et transporté à Paris en 1504 |
Tombeau de Léon V de Lusignan remodelé sous Henri IV |
Chapelle d'Orléans
La chapelle fut construite par Louis d'Orléans, fils de Charles V en expiation de l'imprudence du Duc durant le " bal des ardents" (3).
Elle devait contenir les sépultures des princes de la maison royale mais au XVI e siècle de grandes familles telles les Montmorency, les Chabot, les Cossé-Brissac y établirent leurs monuments.
Le chœur et la chapelle d'Orléans communiquent par 3 arcades.
Une fresque dans la chapelle représentait la vision de la mort qu'avait eu Louis d'Orléans , fils puiné de Charles V, dans ce couvent.
Un vitrail représentait les onze princes depuis Charles V jusqu'à Francois 1er et ses fils.
La pierre de fondation du couvent par Charles V a été retrouvée en 1847 lors de la destruction de l'église ( aujourd'hui à Cluny), plusieurs cercueils de plomb furent aussi découverts ainsi que des inscriptions (Cluny).
- Cœurs d'Henri II, de Charles IX et de Catherine de Médicis par Germain Pilon supportés par les trois grâces ( Louvre) situé devant l'autel de la chapelle.
- Tombeau de Renèe d'Orléans de Longueville (d'abord reconstitué à St Denis puis au Louvre avec les seuls éléments d'origine ), à gauche de l'autel.
- Pyramide de Longueville par Augier ( Louvre), première arcade.
- Cœur d'Anne de Montmorency sur une colonne torse (au Louvre, il manque l'urne), seconde arcade.
- Tombeau de Louis d’Orléans,Valentine de Milan, Philippe et Charles (aujourd'hui à Saint Denis) en vis à vis contre le mur.
- Cœur de François II (St Denis), oeuvre de Jean Leroux et Jérome della Robbia
- Tombeau de l'amiral Philippe Chabot (statues au Louvre), troisième arcade.
- Tombeau de Henri Chabot ( Versailles et école des Beaux Arts puis statue et plaque au Louvre ), troisième arcade
- Tombe en cuivre doré ( perdue)
- Tombeau de Timoléon de Cossé et cœur de Louis de Cossé (deux génies et la colonne du cœur au Louvre)(4), troisième arcade.
- Monument du duc de Valois et d'Anne de Chartres (détruit)
- Monument d'André d'Epinay (détruit)
- Urne des entrailles de duc de Valois (détruite)
- Niche aux armes d'Orléans et tombeau de Jean Gaston et Marie-Anne d'Orléans (détruit)
- Urne de Marie Anne Hocquart, comtesse de Cossé ( détruite)
Coeur d'Anne de Montmorency |
Pyramide de Longuville |
Tombeau de Renée d'Orléans |
Cœurs de François II et d'Henri II |
Urne du Duc de Valois , tombeau des Cossé de Brissac, urne de la comtesse de Cossé dans Antiquités nationales de A L Millin 1790 |
Le tombeau des Cossé de Brissac dans "Statistique monumentale de Paris" de A Lenoir 1860 |
La chapelle d'Orléans |
Vitrail de la chapelle d'Orléans montrant les rois depuis Charles V |
- Tombeau de Marguerite de Luxembourg (orant à St Gervais St Protais)
- Tombeau de Léon Potier, duc de Gèvres ( détruit)
- Tombeau de René Potier, duc de Trèmes ( orant à St Gervais St Protais)
- Tombeau de Louis Potier, duc de Gèvres ( orant à St Gervais St Protais)
- Tombeau double des Zamet (détruit)
- Tombeau de la Trimouille (détruit)
- Tombeau de Charles Maigné ( statue au Louvre)
- Tombe de Viriot Copperet (détruit)
- Tombe de Gabrielle de Rochefort (détruite)
- Tombe de Philippe de Mézières (détruite)
- Dalle de Louis de Nesles et Marguerite de Roussy (détruite)
- Dalle de Hue et jean d'Ailly (détruite)
Tombeau de la Trimouille |
Tombeau de Louis Potier |
Tombeau de René Potier |
Tombeau de Léon Potier |
Tombeau double des Zamet |
Elle était décorée de bas reliefs, il reste celui de Jean de Rostaing (Louvre)
Le cloître
Il fut élevé vers 1550, les voûtes sont soutenues par des colonnes corinthiennes couplées. On note un lave main remarquable, des statues du coté du chapitre et une croix au centre élevée par Julien de Laugée.Il contient le tombeau d'Antonio Perez, secrétaire de Philippe II à la vie mouvementée qui mourut aux Célestins.
Une porte mène à la chambre des secrétaires du roi.
Les bâtiments conventuels
Ils étaient "modernes" reconstruits vers 1682. La basse cour donnait sur la rue du petit Musc, le grand escalier avait un plafond peint par Bon Boullogne représentant Pierre de Moron enlevé par les anges.Un grand corps de bâtiment, bâti en 1730, abritait l’infirmerie.
Le couvent contenait aussi une bibliothèque célèbre dont les moines "s'occupaient moins que de leur cellier". Elle comprenait 17000 volumes et était riche d'incunables et d'écrits hérétiques. Les livres subsistants se trouvent ici. ( Biblissima)
- Antiquités nationale. A L Millin 1790
- Sauval, Millin
- Charles VI était déguisé en sauvage, encharné avec d'autre courtisans. Il était couvert de poix et le duc approcha une torche... Des courtisans périrent, le roi dut la vie sauve à la duchesse de Berri qui le couvrit de son manteau
- Un gisant d'entrailles se reconnait au petit sac porté par la main gauche
Sites et références
- Histoire du Marais. Le couvent des Cèlestins
- Tombes et sépultures. Le couvent des Célestins
- Cartelfr.louvre (Atlas)
- Statistiques monumentale de Paris. A Lenoir
- Antiquités nationales. A Millin 1790 (tome I)
- Les antiquitez. et singularitez de Paris, N Bonfons (Corrozet). Livre second
- Description de Paris. Piganiol de la Force 1742 (tome IV)
- Epitaphier du vieux Paris. Rauniè
- Histoire du monastère et couvent des pères Célestins. Beurrier 1634