Magic City fut un parc d'attractions parisien à la courte existence :1911-1926. En 1926 on vend son terrain par lots en y créant la rue "Cognacq-Jay". On conserve cependant le bâtiment des salles de bals rue de l'Université. On y dansera et on y tiendra des réunions politiques jusqu'à l'occupation. En 1943 la télévision allemande à Paris y installe ses studios, préfiguration des "studios Cognacq Jay" de la RTF après guerre.
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| L'entrée de Magic City coté pont de l'Alma. L'entrée coute 1F donnant droit à une attraction. les vendredis sont "fashionables" avec une entrée à 5F qui donne droit au water chute, à la Création du monde, à la rivière mystérieuse et au Scenic Railway (chemin de fer panoramique) et à la salle de bal. |
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| Vue générale. C'est un parc pour adultes mais on a prévu un jardin d'enfants. Le directeur, Calvin Brown, possède aussi l'Earl's Court de Londres |
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| L'emplacement de Magic City. La rue Cognacq-Jay sera ouverte en son centre parallèlement à la Seine |
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| Le Giant Hôtel qu'Henry Sauvage projetait de construire sur l'emplacement de Magic City. 1300 chambres, 70m de hauteur, une salle de réception de 25m de haut, une piscine de 100 m, un théâtre et un cinéma chacun de 2000 places, un garage pour 500 voitures ... |
Ernest Cognacq, le fondateur de la Samaritaine, achète le terrain de 2 hectares.
M Coleman conclut avec Cognacq un bail de 10 ans avec option d'achat et il crée la société par actions Magic City en 1910 avec M Calvin-Brown pour directeur. Ce fut une société importante au capital de 5 millions (le même montant que la société de la Tour Eiffel).. L'exercice 1912 fait apparaitre un bénéfice de 631 653 F 60c.
Le parc d'attractions
Le parc ouvrit le 3 juin 1911, 3 ans après le Luna Park de la porte MaillotMagic City présentait toutes les attractions habituelles des parcs à thème - montagnes russes, toboggan aquatique, assiette au beurre, gondoles vénitiennes... aux curiosités plus originales de l'époque telles que les trottoirs roulants et un mini chemin de fer "panoramique". Une autre attraction était plus moralement discutable mais typique de l'époque : une sorte de zoo humain montrant des indigènes philippins – appelés « chasseurs de têtes » – qui donnaient des spectacles "typiques" pour la curiosité du badaud parisien.
Durant la grande guerre le parc est transformé en une usine de chaussures pour les militaires.
En 1924 la société doit réaliser l'option d'achat du terrain, Il est vendu à un groupe immobilier et le parc ferme en 1926. Henri Sauvage, l'architecte des Cognacq après Frantz Jourdain, voulut y réaliser le "Giant-hôtel" , un bâtiment à gradins de 1300 chambres et 70 m de haut. Plus modestement on lotit le terrain et on y ouvre en son milieu une rue parallèle à la Seine baptisée Cognacq-Jay par délibération du 21/3/1928.
La dancing subsista sur la portion du terrain bordant la rue de l'Université,(il fut même agrandi). La société Magic City fit faillite en 1932 et est reprise par Charles Pelissier (qui avait déjà voulu acheter le terrain du parc en 1924). Celui-ci s'avère être un escroc et la société refit faillite en1934 mais l'activité se poursuivit. La salle est utilisée sous l'occupation pour des réunions politiques puis elle abrita les premiers studios de la télévision allemande à Paris qui s'étendirent jusqu'à la rue Cognacq-Jay. préfigurant les futurs studios de la RTF.
En 1924 la société doit réaliser l'option d'achat du terrain, Il est vendu à un groupe immobilier et le parc ferme en 1926. Henri Sauvage, l'architecte des Cognacq après Frantz Jourdain, voulut y réaliser le "Giant-hôtel" , un bâtiment à gradins de 1300 chambres et 70 m de haut. Plus modestement on lotit le terrain et on y ouvre en son milieu une rue parallèle à la Seine baptisée Cognacq-Jay par délibération du 21/3/1928.
La dancing subsista sur la portion du terrain bordant la rue de l'Université,(il fut même agrandi). La société Magic City fit faillite en 1932 et est reprise par Charles Pelissier (qui avait déjà voulu acheter le terrain du parc en 1924). Celui-ci s'avère être un escroc et la société refit faillite en1934 mais l'activité se poursuivit. La salle est utilisée sous l'occupation pour des réunions politiques puis elle abrita les premiers studios de la télévision allemande à Paris qui s'étendirent jusqu'à la rue Cognacq-Jay. préfigurant les futurs studios de la RTF.
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| Le water chute. Il y aura même des compétitions de nage dans le bassin. Comme on aime bien les noms anglais il y a aussi les "wild donkeys" (mécaniques) et les "human falls" | L'entrée du chemin de fer panoramique. On peut aussi se promener à dos d'éléphant, visiter le village japonais, voir la reproduction mécanique du "voyage dans la lune" de Méliès. |
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| Les gondoles vénitiennes et le scenic railway. Notez que les chariots sont pilotés par un "wattman" | La création (du monde). beaucoup d'attractions ne durent qu'une saison. |
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| Le paquebot fantastique, plein de mauvaises rencontres. On peut aussi visiter la maison des bêtises, la maison diabolique, le palais du rire... | Le pont de la folie, un peu chahuté. Il y a aussi le "bassin des nigauds", un toboggan qui débouche sur une cuve ovoïde. |
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| Les bobsleighs Il y a aussi la roue humaine (une assiette au beurre), des manèges et toutes les attractions d'une fête foraine | La banquette magique. Elle se déplace seule guidée sous le plancher Parmi les attractions "modernes" citons le ciné cible Pathé. On projette un film ou des animaux apparaissent furtivement, le chaland tire sur l'écran, le film s'arrête et on constate s'il a touché le gibier. |
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| Extérieur du restaurant | Intérieur du restaurant |
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| Comme dans tous les parcs il y avait aussi des spectacles et un cinéma. En même temps que l'énigmatique Enigma il y a "les balles russes lumineux", "les étoiles de Liliput", la revue "au Logis des Humoristes","Electra", "les visions esthétiques" et ... des matches de Jiujitsu | Le roller-skating est très en vogue au début du siècle. Le patin à roulettes se pratique en journée dans la salle de danse. L'ambiance est bien résumée dans la petit film "Charlot patineur" |
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| Les "coupeurs de tête" Oligots. Ce genre de spectacle culminera avec l'exposition coloniale de 1931 | Des spahis sénégalais s'amusent à Magic-City. c'est tellement inhabituel qu'on les photographie. |
Magic City durant la grande guerre | |
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| Durant la guerre Magic City devient la cordonnerie centrale des armées. La société Magic City réclama 12 millions à l'état après guerre comme indemnité d'occupation de ses locaux, le tribunal réduisit la somme à 3 millions. | Des soldats anglais s'entrainent à Magic City |
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| En 1928 on détruit Magic City mais on épargne le dancing. La nouvelle rue Cognacq-Jay est figurée par des pointillés. |
Les salles de bal
Les salles de bal échappent à la destruction du parc d'attractions car la société Magic City rachète les 2300m² de terrain qu'elles occupent. On agrandit le bâtiment qui s'étend du n°176 au180 de la rue de l'Université. Les salles servent au bals, aux réunions, aux banquets, aux expositions, aux événements sportifs,...Les bals sont alors très répandus: Bullier, palais Pompéien, Moulin Rouge, Taverne Fantasio, Bar-Noctambules... Ce serait à Magic City que l'on aurait danser le tango pour la première fois en France.Il y a des bals à thème comme le bal des Catherinettes, le bal des enfants sages ... Les bals les plus scandaleux sont ceux du mardi gras et de la mi-carême. Profitant de l'autorisation de se déguiser ce sont les bals des travestis (dans Hôtel du Nord, Adrien va au bal des travestis déguisé en gitane)
Les organisations de droite comme de gauche utilisent la salle de Magic City. Avant guerre les bals et parcs d'attraction qui disposent de vastes salles, servent aussi aux réunions; il en est ainsi de Bullier, Lune-Park, du Vel d'Hiv, ou des Folies Belleville.Le rassemblement le plus important est probablement, en 1934, celui de la Fédération des Contribuables (mécontents) dont le service d'ordre est assuré par l'Action Française. Il y eut aussi de nombreuses réunions de la CGTU et en 1931 Gandhi prononce un discours à Magic City.
On y pratique aussi le roller-skating, alors très populaire au début du siècle (comme au Vel d'Hiv ou à Luna Park)
Durant l'occupation le bal rouvre en octobre 1940 mais bientôt la salle est accaparée par des réunions politiques (UPJF, Front Social du Travail, PPF...). En 1942 Kurt Hinzmann recherche un studio près de la Tour Eiffel pour produire des émissions de télévision pour les hôpitaux des troupes allemandes. Son choix se porte sur la grande salle de bal. On réquisitionne Magic City, un garage abandonné et une pension de famille rue Cognacq Jay.
Les allemands vont laisser en 1944 un studio opérationnel, en 440 lignes, qui deviendra le "Cognacq-Jay" de la RTF
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| La salle de bal au temps du parc d'attractions | Bals, banquets, réunions, patins à roulettes sont possibles |
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| L'intérieur du parc vu de la salle de bal | La façade sur la rue de l'Université après le lotissement du parc. Le bâtiment comporte 3 grandes salles |
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| Le bal des enfants sages. Les bals costumés étaient nombreux. | Le bal des travestis par Brassaï. Cette nuit-là, écrivait un journaliste en 1931, tous les petits-fils de Sodome dispersés à travers le monde… semblent avoir reconstruit leur ville maudite le temps d'une soirée. |
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| Salon de la gastronomie dans la salle de bal. Magic City ferme en 1926 mais revit brièvement début 1927 à l'occasion de l'exposition culinaire organisée par A Sabatier qui occupe 6000 m². | Meeting des contribuables organisé simultanément à Magic City et au Bullier le 27 mai 1933. Ces évènements conduiront à la crise du 6 février 1934 |
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| Sortie (encadrée) d'un meeting. Le Magic City cinéma ouvre en 1932 | Exposition Citroën en 1929 |
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| Nouvelle décoration de la salle de bal dans les années 30 | La salle de bal transformée en studio. La scène en V permet le recul des caméras |
Magic City durant l'occupation | |
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| Gala avec Sacha Guitry et Madeleine Renaud en Mars 42. Il y aura aussi des arbres de Noël | Réunion en décembre 1941 du PPF. pour "la saisie des biens juifs en faveur des victimes de guerre" Il y aura de nombreuses réunions du Front Social du Travail organisées par branches industrielles |
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| En novembre 1943 la Fernsehsender (chaine TV) diffuse sa première émission depuis la salle de bal de Magic City transformée en studio. Les émissions, normalement destinées aux hôpitaux militaires allemands, étaient bilingues. L'antenne diffusera jusqu'à 12h de programmes par jour, mais les soldats se plaignaient parfois de ne rien comprendre. | La scène, les artistes sortaient de la corne d'abondance. Les cinq caméras étaient allemandes, récupérées de Berlin où il n'y a plus d'émissions de télévision, l'émetteur était celui de la télévision française expérimentale de la tour Eiffel. A la libération tout est intact si ce n'est quelques tubes cassés par les SS sur l'émetteur. Il faudra cependant attendre longtemps pour la remise en route avec la catastrophique décision, due à Henri de France, d'utiliser un standard de 819lignes. |
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| Variétés du Fernsehsender. On y trouve des clowns (dont Zavatta et les Craddocks),des jongleurs, des chanteurs. Gilles Margaritis est déjà réalisateur. Le responsable de la télévision, Hinzmann, n'est pas un nazi mais plutôt un aventurier. Joanne Langenegger, le responsable artistique, est un faux Suisse et vrai anarchiste allemand. Cette télévision permettra à certains d'éviter le STO grâce à des certificats de complaisance. | Le pianiste Peter Igelhoff. Il y avait un orchestre permanent de 24 personnes qui jouaient parfois .. du jazz Il y avait des speakerines dont le rôle , outre celui d'annoncer les émissions, étaient de lire des poèmes. On produisait de courtes pièces de théâtre souvent réalisées par Jean Michel (Léon Smet, le père de Johnny Halliday). |
Sites et références
- Les articles affirment généralement que Magic City a été ouvert en 1900 par Ernest Cognacq. On ne trouve de références à Magic City qu'à partir de 1910 au moment de la formation de la société par Coleman. Je pense que Cognacq possédait le terrain depuis 1900, la société Magic City prit le terrain à bail de 10 ans avec option d'achat en 1910. Le bail échu, le terrain doit être vendu, d'autant qu'en 10 ans sa valeur a explosé. Les tractations commencent dès 1922 mais la vente effective se réalise probablement en 1926 (après un procès avec Charles Pelissier pour annulation de promesse de vente, la société conservant finalement les 2300m² du dancing en échange de l'abandon de son option d'achat). Ernest Cognacq meurt en février 1928 et le conseil municipal nomme la nouvelle rue qui traverse les terrains "Cognacq-Jay".
NB: C'est en 1926 qu'Ernest Cognacq achète l'hôtel de la Vieuville , quai des Célestins, qu'il démolira pour construire de nouveaux entrepôts. - Wikipédia
- Gallica
- Retro News
- Paris 1900
- Bibletango
- Luna Park
- Histoire de la télévision française
- Le musée Cognacq-Jay
- Folies, Tivolis et attractions G A Langlois 1991
- The architecture of pleasure: British amusement parks 1900-1939. J Kane
- Cognacq Jay 1940 T Kubler et E Lemieux 1990