Petite histoire comparée de Paris et de Londres depuis la fin du XIX ème siècle

Londres et Paris à la fin du XIXéme, à la même échelle.
Paris a une superficie de 105km²,  Londres n'a pas de limites précises mais occupe environ 350km²
En 1871 le citoyen Dron prévoit les agrandissements successifs de Paris appelé à devenir la "capitale intellectuelle et fraternelle des Etats Unis de la terre "
Au début du XIX éme siècle Londres a des maisons de 3 étages avec le tout à l'égout, Paris a des maisons "hautes et noires  abritant de 60 à 100 personnes" , l'eau vient de Belleville ou de la Seine dans laquelle se jette les rares égouts.
Paris va connaitre un "rattrapage"  sous Napoléon III qui s'inspire de ce qu'il a vu durant son exil à Londres vers 1840. Il y aura de larges boulevards et de nouveaux monuments. La 3éme République continue mollement l'oeuvre d'urbanisme de l'Empire mais néglige totalement la banlieue qui se couvre de lotissements anarchiques et d'usines.

A la fin du XIX ème siècle Londres est la plus grande ville du monde, le grand port de l'Empire, le cœur de son commerce.

L'urbanisation de Paris à l'intérieur des fortifications  avait pris 40 ans  jusqu'en 1880, leur destruction est programmée par la loi de 1919.
Malheureusement Paris  restera confiné dans les mêmes  limites ( au contraire de Berlin qui s'agrandit à la même époque ( Gross-Berlin))  et la la séparation nette entre Paris et sa banlieue donne l'image d'une ville orgueilleuse qui n'expédie à l'extérieur que ce dont elle ne veut pas: les pauvres,  les asiles ( Nanterre, Vitry), les ordures ( Genevilliers, Achères). La seule autorité "régionale" est le département de la Seine  ( 75+ 92,93,94) dont Georges Maranne, communiste, est  président du conseil général  en 1936. C'est la période du projet du "grand Paris" qui couvre l'espace des fortifications par des HBM.

 Le centre historique de Londres -la City-  est très petit,  autour ce sont des faubourgs,  chics à L'Ouest et populaires à L'Est. Londres est jusqu'à une période récente une juxtaposition de quartiers étanches, de paroisses.  Très récemment on distingue entre l'Inner London ( le Londres du XIX ème siècle) de 300km² et 2,9 M d'habitants   et l'Outer London de 1250 km² et  4,6 M d'habitants, le tout entouré par l'autoroute M25.
Paris a 6,1M d'habitants sur 105 km et la petite couronne 4M d'habitants sur 657 km² .
La densité de Paris est donc 2,3 fois supérieure à celle de l'Inner London et le territoire de Paris + petite couronne est deux fois moins étendu que le Grand Londres

Gouvernance

La dernière barricade de la commune de Paris. Le pouvoir diminuera alors les compétences du conseil municipal en suppriment le poste de maire qui ne sera rétabli qu'en 1977
Paris et Londres à la même échelle: 1 572 km² contre 105 km².  La surface de Paris intra-muros est ridicule  pour une métropole à l'échelle de l'Europe. En comptant les départements de la petite couronne on atteint 657 km² , l'agglomération de Paris selon L'INSEE atteint 2 845 km²  L'aire urbaine  de Paris est de 17 175 km² et 12 millions d'habitants, celle de Londres  de 16 262 km² et  13,6 millions d'habitants).
Après la commune de 1871  le gouvernement se méfie de Paris: il n'y a plus de maire et l'autorité essentielle est dévolue au préfet.
En 1975  la région parisienne est réorganisée par suppression du département de la Seine ( qui correspondait pourtant à un  "grand Paris" de 5 700 000 habitants ) pour créer les actuels 75,92,93 et 94. Une des raisons de cette opération est probablement d'isoler Paris de sa "ceinture rouge" et d'éclater celle ci sur plusieurs départements, l'avantage a été la construction de magnifiques préfectures pour les nouveaux départements plus facilement accessibles par voiture.
 En 1977 le poste de maire de Paris est rétabli et c'est Jacques Chirac qui l'occupe  suivi aujourd'hui par Bertrand Delanoé.
Il y a une centaine d'intercommunalités dans la région parisienne mais aucune dont la capitale fasse partie.

La définition du territoire du   Londres actuel (Inner London) ne provient que de la création d'une police urbaine,   Metropolitan Police, en 1829, l'administration était aux mains des paroisses et des corps traditionnels
A partir de 1855 le Metropolitan board of Work, formé de membres nommés, est responsable du développement urbain; il connu pas mal de scandales. En 1889 apparaît le London County Council (LCC) , élu,  ayant autorité sur le comté de Londres ( Inner London).
Il est remplacé en 1965 par les Greater London Council (GLC) dont l'autorité s'étend à l'Outer London.
Depuis 1934 le LCC puis le GLC sont contrôlés par les travaillistes; en  1986 Thatcher supprime le GLC et l'état coordonne directement le début de la  reconversion des docklands (2250 hect).
L'autorité du grand Londres , nommée  Greater London Authority  (GLA), est rétablie par Tony Blair en 1997.  Le GLA est en charge du plan Londonien, du développements économique de la plupart des transports, de la police et des pompiers. Le GLA est constitué du maire de Londres - le conservateur Boris Johnson- qui dispose du pouvoir exécutif et d'une assemblée.
Au niveau des 33 districts il y a un conseil élu pour 4 ans.
La cité de Londres garde son organisation du moyen age: Lord Mayor of London et Corporation of London
L'intervention de l'état revient avec les JO de 2012 sous l'égide de l'Olympic Delivery Authority : extension du métro DLR vers Stratford, gare internationale de Stratford,.. pour un budget de plus de 10 Milliards d'euros.

En conclusion Paris, après la commune, n'avait plus d'autonomie; lorsqu'on l'état la lui  rend dans les années 70  on fait en sorte de la limiter à Paris intra muros et de l'entourer d'une poussière de départements: il n'y a aucune cohérence de la région parisienne.
Londres a toujours eu une gouvernance faible, évolutive,  mais qui a su maintenir l'unité du grand Londres.

Emploi 

Le usines Citroën dans le 15 ème 
Un ensemble "cohérent" de tours  à la place des usines Citroën
Au début du XXème siècle Paris et sa couronne sont pleines d'usines et d'ateliers, en particulier de mécanique. A Paris les artisans sont très nombreux et les quartiers spécialisés ( chaussures à Belleville, meubles à St Antoine, plombiers à Richard Lenoir).
Tout cela disparaîtra à partir des années 60. Dans Paris chaque atelier qui disparaît est remplacé par un immeuble mais dans la banlieue  Nord et Est apparaissent de grandes friches  industrielles.
Paris capitale possédaient tous les sièges sociaux , les écoles et les administrations centrales. Dans les années 70 apparut l'idée du "désert Français". Paris concentrait trop d'activité et il fallait décentraliser.  Le mouvement s'est presque arrêté récemment  lorsque l'on s'est aperçu un peu tard que Paris était la seule chance de la France d'avoir une métropole à l'échelle de l'Europe. 
Paris concentre donc encore de nombreux emplois de bureaux  (administrations ou entreprises ) avec un nouveau pôle dans la couronne à la Défense. 
La rue parisienne a toujours été animée, bordée de petits commerces. Il en sera de même dans les centres des villes de banlieue jusqu'à l'apparition  en 63 d'un nouveau type de commerce: l'hypermarché.
D’ innombrables petits commerces vont alors disparaître dans les banlieues et dans Paris, seule l'ouverture de succursales des banques et de commerces de vêtements permettront de compenser un peu leur perte.
Un seul secteur résiste vraiment jusqu'à présent: le luxe. Ceci permet à la rue St Honoré de présenter toujours autant de galeries d'art et de grands couturiers mais aussi de maintenir quelques ateliers artisanaux 

Au début du XXème siècle Londres est la reine du monde: plus dure sera la chute.
Le port n'est plus le centre d'un empire et est inadapté au trafic maritime moderne: les docklands deviennent un désert. La machine outil d'origine anglaise n'est guère plus qu'un souvenir comme le reste de l'industrie à l'exception de quelques usines à L'Ouest de l'agglomération.
Le déclin industriel de Londres  a été encouragé par l'état: c'est le plan Abercrombie de 1944 qui veut aider les régions anglaises en perte de vitesse en stoppant le développement de Londres et en créant 9 villes nouvelles au delà de la ceinture verte ( green belt).
Parallèlement à ce déclin arrivent dans la capitale une large immigration des pays du Commonwealth.
L'activité essentielle est celle de la City.  600  milliards de  dollars y sont échangés chaque jour  et les tours qui s'élèvent comme le "30 St Mary Axe"  sont le signe de la vitalité du secteur.
Au contraire des rues parisiennes qui avaient toutes des boutiques, la majorité des rues londoniennes ont toujours été beaucoup moins animées. Le petit commerce n'a pas été détruit comme à Paris car les hypermarchés n'existent pas à Londres. Il y a tout au plus des supermarchés aussi chers que les épiceries de quartier ouvertes 7 jours sur 7. 
Londres reste un centre de commerce et de services majeur et à tenté de forcer le sort en organisant les JO de 2012.

Immobilier 

Le grand Paris de années 30: les HBM construits sur les fortifications
Paris ilot inslubre n°3
En 1938 le projet de rénovation de l’Îlot insalubre n°3
Au XXème siècle à Paris les projets de rénovations "radicales" n'ont jamais manqué alors qu'il aurait fallu se préoccuper de l'aménagement de la banlieue.
Une erreur dans le ciel de Paris: la tour Montparnasse.
Le regret est d'autant plus grand que la rénovation du quartier a oublié de créer une gare souterraine de RER  prévue  dans les projets d'après guerre
Une image qui appartient déjà au passé: le jardin des Halles actuellement en "rénovation" ( et diminué en surface) auquel on adjoint la "canopée" en remplacement des "parapluies"
Entre les deux guerres on construit sur les anciennes fortifications des HBM et la banlieue se transforme en lotissements pavillonnaires.
Paris a connu peu de destructions durant la guerre mais au sortir de celle ci le patrimoine immobilier est dans un  état lamentable: la moitié des appartements n'ont pas de toilettes, pas de chauffage central et ne comportent le plus souvent que 2 pièces. Seul 1/4 des eaux usées est épuré avant d'être rejeté dans la Seine et on n'a plus construit d’hôpital depuis 1932.
Les villes de banlieue se sont développées chacune avec un bâti particulier: usine et petits immeubles, pavillons, villas cossues.
La banlieue Ouest est chic, les villes de la première ceinture ont de nombreuses usines et l'Est reste presque rural.
Le conseil municipal veut rénover  Paris en reprenant les projets inaboutis d'avant guerre sur les "ilots insalubres", les quartiers périphériques de L'Est  ( Belleville, place des fêtes), le secteur de la place d'Italie et le front de Seine font les frais de cette action jugée aujourd'hui presque unanimement négativement.
Pour la banlieue il n'y a aucune programmation d'ensemble et dans un rayon de 30 km autour de la capitale les densités permises par ce qui va devenir les PLU créés car la loi Cornudet de 1919 sont celles de Paris. On veut aussi  construire des cités modernes dans l'esprit de la charte d’Athènes (Le Raincy, la Courneuve, Sarcelles) en oubliant, ou en laissant à l'état de plan ( Prost 1932)  les moyens de transport alors qu'aucun emploi n'est créé sur place.
Les années 60 ne sont guère favorable au patrimoine parisien à cause des opérations de rénovation et parce que la spéculation foncière non maîtrisée fait détruire  des bâtiments exceptionnels ( beaucoup d’hôtels particuliers du XIX ème siècle et en particulier le Palais Rose)
Dans le même temps l'état confie à l' EPAD la charge  de construire le nouveau quartier d'affaires de la Défense. Cette opération hors Paris est une réussite.  
Dans beaucoup de banlieues la disparition des petits commerces entraîne la dégradation des centres villes, qui coïncidaient avec les anciens villages, et est un prétexte à leur " rénovation".
La création de villes nouvelles dans la grande couronne ( Evry, Cergy Pontoise, St Quentin en Yvelines, Marne la vallée, Melun Senart) prévue au schéma d'aménagement et d'urbanisme de la région parisienne (SDAURP) élaboré par l'état est une vraie tentative d'organiser le développement anarchique de la banlieue.
Le schéma directeur (SDRIF)est aujourd'hui géré par la région Ile de France. 
Dans Paris toutes les usines et les ateliers disparaissent et sont au fur et à mesure remplacés par des grands bâtiments d'habitation sans plan d'ensemble faute de règlement d'urbanisme stable et  efficace.
La municipalité parisienne actuelle veut construire à toute force et marquer son passage. C'est ainsi que l'on a détruit la place de la République et que l'on rénove une nouvelle fois les Halles. Le résultat des dernières  opérations  de la municipalité est que la dette de la ville est passée de 1 Milliard sous Chirac à plus de 3 Milliards en 2013 malgré le plus grand accroissement de la pression fiscale de toutes les villes Françaises (+68% entre 2007 et 2013).


Le Barbican, Les tours d'habitation furent construites dans les années 60, elles furent ensuite  "complétées" par un centre culturel très apprécié. 
Hyde Park 142 hectares ( les Tuileries 28 hectares) est maintenant bordé de tours 
Le Londres du 19 éme siècle est très étendu avec un tout petit centre, il est  composé de bâtiments de 3 étages. C'est une juxtaposition de  quartiers  vivants sur eux même. La "banlieue" au sens parisien n'existe pas. La différence avec Paris tient évidemment au système de transport qui dessert toute la région alors que les transports parisiens ne s'intéressent qu'à la ville intra-muros.
A la fin du XIX éme siècle l'Artisans' and Labourer's Dwelling act donne le pouvoir aux municipalités d'acheter et de reconstruire les "logements indignes". La première opération à Londres sera l'Old Nichol dans l'East End  ou seront construits les premiers council flats
A la même époque  naît le mouvement des cités jardins. Celui ci s'oppose à la rue Victorienne  pauvre ou les maisons mitoyennes partagent aussi le mur arrière ( back-to-back house) et encourage la construction de maisons non standardisées.
A la fin de la guerre de 14 on accroît l'obligation des municipalités de construire des logements sociaux et de détruire les slums ( houses fit for heroes).
Le Town Planning act Model clauses de 1929 prévoit un zoning de densité par groupes de terrain de 3 hectares au maximum.
Durant la dernière guerre le  blitz détruit de nombreux bâtiments et la reconstruction se fit sans aucun plan d’ensemble.
La cathédrale Saint Paul  voisine aujourd'hui avec le béton et l'aluminium pour les besoins de la City, des tours environnent Hyde Park  et il a fallu pas mal de batailles pour que Picadilly Circus ou Covent Garden soient préservés.
Le Barbican, un ensemble de 3 tours d' habitation de 40 étages, a été construit "pour éviter que la City ne soit déserte la nuit" ( il y  travaille 500 000 personnes mais moins de 8000 y habitent). Il est bien connu aussi que les riches de pays lointains apprécient d'avoir une habitation à Londres.
L'intervention publique est faible sauf sous Thatcher qui  commence l'opération de rénovation des Docklands  (2250 hectares) ou pour les jeux olympiques de 2012.  Il faut noter que  Londres  avait déjà organisé les premiers jeux olympiques de l'après guerre en 1948; à l'époque la capitale était exsangue mais la Grande Bretagne voulait montrer sa vitalité malgré son empire chancelant. Aucune installation n'avait été construite, les athlètes logeaient dans les casernes. Les jeux de 2012 se veulent au contraire un investissement durable  pour la reconversion de l'Est de Londres.  

Transports en commun

Approximativement à la même échelle le métro de Londres et celui de Paris: un réseau d’intérêt régional et  un réseau d’intérêt local.
Approximativement à la même échelle l'ensemble des transports ferroviaires de Londres et de l'Ile de france:
un réseau  "quadrillé" et un réseau centré moins dense 
Golders Green tube station ouvre en 1907
A Londres c'est l'ouverture des stations de métro qui permet l'urbanisation
Le métro de Londres est créé  en 1863, à Paris le  conseil municipal ne veut pas des projets des compagnies de chemin de fer: il veut son métro strictement intra muros et incompatible avec des trains classiques.
Ce sera finalement chose faite en 1900, pour l'exposition. 
A Paris la banlieue était desservie par des tramways (une centaine de lignes) mais le tout automobile en eu raison dans les années 30 ( ainsi que de la petite ceinture ferroviaire).
Malheureusement  la circulation automobile augmente   et les autobus deviennent complètement inefficaces alors qu'il n'y a pas d'autre moyen de transport collectif. 
Le STP  (Syndicat des transports parisiens ) est créé en 1959, sa compétence est élargie en 1968 à l'Ile de France. 
Durant longtemps on a eu le paradoxe d'un réseau de métro très ( trop) dense  dans Paris et ignorant totalement sa banlieue (les premiers prolongement en proche banlieue ne datent que des années 30).  
Dans les années 60 c'est l'état qui décide et finance l'essentiel du RER dont la gare centrale de Châtelet les Halles est inaugurée en 1977.
En 2000, avec la loi SRU, le STP devient le STIF, organisme ou l'état n'est plus représenté.
Le conflit larvé entre l'état et le STIF , à propos du manque de "vision" de ce dernier,   amène     
 Sarkozy  à proposer  le "grand Paris": une société en charge d'organiser un nouveau réseau de transports   actuellement  en pur projet.

L’Angleterre fut la pionnière en matière de chemin de fer. Londres a aujourd'hui 14 gares.
Au contraire de Paris le London overground permet de relier les banlieues entre elles sans passer par le centre (le  tronçon manquant -Surrey Quays-Clapham Junction- a été ouvert en 2011)
En 1863 On inaugure le Metropolitan Railway à vapeur  puis ce fut le tour en 1890 du premier tube profond et électrique. Le réseau comporte 11 lignes mais les 274  stations sont beaucoup plus distantes qu'à Paris et le réseau beaucoup plus étendu, les bus jouent donc souvent un rôle de rabattement vers une station de métro.
Il faut attendre la création du Dockland railway en 1987 pour voir la reprise de l'extension du réseau londonien qui se poursuit lentement actuellement.
Le Transport for London est géré  directement par le maire de Londres.
Aujourd'hui les transports Londoniens sont de moins en moins fiables et de plus en plus bondés. Les pannes et les grèves sont fréquentes, la situation la pire est celle des réseaux de banlieue privatisés. Heureusement il reste le flegme britannique!

Transports routiers

Au sortir de la guerre il n'existe dans la région parisienne qu'un tronçon d’autoroute à l'Ouest. Les années 30 ont tout de même connu quelques aménagements routiers dans Paris  car on a construit des passages souterrains sur les boulevards des maréchaux ( que l'on a détruit aujourd'hui avec l'arrivée du tram).
Les années 60 sont celles du tout automobile et voient la création des voies sur berge, du périphérique  et d'autoroutes radiales. Les autoroutes circulaires, l'A86 et La Francilienne, ne sont construites que plus tard  et avec une largeur insuffisante pour absorber le trafic de camions actuels ( l'A86 à l'Ouest sera construite en souterrain, payante et pour les seules voitures sous la pression des riverains) . La banlieue Est, peu construite, fait l'objet d'un projet autoroutier ambitieux dont seulement une partie sera réalisé.
Le changement de paradigme des élus qui se convertissent brusquement au transport en commun aura des résultats étranges à Paris: on réduit la voirie, on ne construit plus de parkings alors que l'offre de transport en commun ne change pas. Ces opérations conduisent à la thrombose des voies traitées ( Bd Magenta, Avenue Jean Jaurès, ...) sans aucun profit pour la collectivité (les consultations qui conduisent à ces opérations concernent les seuls riverains qui veulent bien sur un trafic minimum sur "leur" voie ). On continue l'opération joyeusement avec les voies sur berge...

Londres, comme Paris, n'avait pas d'autoroute au sortir de la guerre. Les autoroutes radiales ne pénètrent pas dans le centre et deux routes A 406 et A 205 et une autoroute contournent Londres et sont très utilisées par les habitants de la grande couronne. Dans les années 60 Londres eut aussi un grand projet autoroutier, les 4 London ringways, comme à Paris celui ci a été partiellement abandonné sous la pression des riverains et à cause de son coût. 
En 2003 Londres institue un péage urbain de 10 £ par jour (dans une zone qui correspondrait au Paris de l'enceinte des fermiers généraux  c'est à dire à l'intérieur des lignes 2 et 6).  Celui ci a rapporté beaucoup d'argent mais n'a réglé aucun problème de circulation. Les écologistes Londoniens ( comme les Parisiens)  voudraient que le centre soit réservé aux véhicules non polluants. Si cela peut se comprendre, je voudrais tout de même rappeler que le bilan global d'une voiture électrique est mauvais si son électricité est produite par une centrale conventionnelle et que ce sont les plus pauvres qui possèdent les véhicules les plus polluants.

Plaisirs et culture en bref

Dés le début du XIX ème siècle le Palais Royal avec ses tripots et ses courtisanes accueillaient la majorité des lords anglais. Durant la belle époque Paris devient la capitale mondiale des plaisirs mais aussi de l'art  
Deux guerres diminuèrent le rôle de Paris   dans le domaine artistique mais Paris est toujours la destination favorite des touristes. Ceci à l'avantage de ( presque ) préserver le paysage parisien alors que Londres a vu, comme beaucoup d'autres villes, fleurir les tours. 

Londres comme Paris a de grands musées. Les groupes musicaux anglais  sont toujours présents, le "clubbing" Londonien est un modèle pour les  "nuits" d'autres pays. La fashion week de Londres reste un événement mondial (pour certains).

Conclusion 

A la fin Du XIX ème siècle Paris était une usine et une fête, il ne reste aujourd'hui que des logements, des bureaux, des administration et des touristes.
L'état a fait plus pour  Paris que les institutions municipales. Cela commence avec Napoléon III et Haussmann pour se poursuivre, après une longue absence, avec la Défense, les villes nouvelles,  la création du RER, avec les goûts de nos présidents qui voudront le centre Pompidou, Orsay et le grand Louvre et se poursuivra, espérons le, avec les transports de la société du grand Paris.
Tout se passe comme si les institutions municipales ne géraient Paris qu'égoïstement  pour une frange de ses habitants alors que l'Etat aurait seul à la hauteur de vue qui permettrait à Paris d'être une métropole européenne majeure. Ce n'est pas vraiment la faute des pouvoirs locaux car ils sont tellement  multiples et imbriqués que chacun ne peut voir que  l’intérêt de  son clocher (celui de la Mairie de Paris faisant preuve d'un splendide isolement).
Seul un Paris élargi à toute sa couronne aurait des chances d'avoir une administration clairvoyante. Ceci ne serait possible que dans le cadre d'une réforme courageuse du mille feuilles de l'administration territoriale Française.

A la fin du XIX éme siècle Londres était la reine du monde avec son port , son commerce et sa banque.
Londres avait pourtant des institutions faibles et l' ingérence de l'état  y était minimale mais la vitalité de l'activité londonienne était suffisante pour que la ville s"étende naturellement .
Les moteurs qui ont fait Londres s’arrêtent aujourd'hui, à l'exception de la finance de la City, et il faudra  probablement un pouvoir plus dirigiste que par le passé pour continuer la croissance Londonienne.

Londres et Paris sont pour moi deux villes "en perte de vitesse", en perte de sens. Ces deux métropoles si différentes sont le symbole du déclin de la vieille Europe. Outre Manche le libéralisme qui a fait Londres est à bout de souffle, dans la région parisienne l’effacement de l'Etat  a   laissé la place à de multiples Clochemerle.

Références