Le Paris de Napoléon 1er

" Les hommes ne sont grands que par les monuments qu'ils laissent". 
La brièveté de son règne ne lui permit pas de construire beaucoup mais il eut de grands projets et il amorça la transformation du vieux Paris en une ville moderne.
L'hotel Bonaparte rue de la Victoire.
En 1795  le général Bonaparte avait installé Joséphine dans ce modeste hotel du quartier neuf de la Nouvelle Athènes 
L'empereur et Marie Louise recevant aux Tuileries  les félicitations des corps constitués à l’occasion de leur mariage en 1810.
Les cortèges et défilés militaires seront bien sur très nombreux sous l'Empire.
La barrière de la Villette construite par Ledoux sous Louis XVI et le bassin inauguré en 1808
L'aqueduc de ceinture qui alimente Paris en eau part de la branche gauche. Le canal St Martin sera percé à droite 
Distribution de l'eau du bassin de la Villette dans Paris.
L'arrivée de ll'eau de l'Ourq dans Paris permettait pour la première fois d'alimenter convaneblement et gratuitement les  80 fontaines de Paris.
Les "sources du Nord" n'alimentent plus que les fontaines du quarré ( St Denis),du Chaudron, des récollets, de  St Lazare et l’hôpital St Louis.
Il y eut ensuite sous le second Empire les grands travaux d'adduction d'eau de source d'Hausmann
La pompe à manège du quai des écoles.
Les parisiens consomment toujours de l'eau de Seine
Une pompe similaire est située quai des Ormes.Il y a aussi des pompes à bateaux port de Grève et au pont de la Concorde. Le pont Neuf n'a plus la pompe de la Samaritaine démolie en 1812, la pompe du pont Notre Dame subsistera jusque vers 1860
Les nouveautés sont les pompes à feu au quai de Chaillot et au Gros Caillou 
Intérieur du marché St Germain.
Brûlé en 1802 sa reconstruction par Blondel est décidée en 1811
Il sera petit à petit grignoté par d'autres usages, la splendide  charpente détruite, il  échappera de peu à une démolition totale mais sera reconstruit "tout béton" mais en respectant les anciens volumes extérieurs  dans les années 70.
Intérieur de la halle aux blés.
Le pont des arts, le premier pont en fer Français, fut dès son ouverture ( à péage)  un lieu de promenade.
Coupe sur le salon des quatre saisons de l'hôtel de Beauharnais aujourd'hui ambassade d'Allemagne
La colonne Vendome sous Louis Philippe.
La statue de Napoléon en redingote qui la couronne  est aujourd'hui dans la cour de Invalides 
Intérieur de la Madeleine "temple à la gloire des armées françaises" par  Vignon en 1807.
Si l'extérieur était assez semblable à ce que nous connaissons aujourd'hui, l'intérieur était très différent.
Défilé au carrousel.  Les maisons qui encombraient la place ont été détruites  et l'arc est orné du quadrige pris aux vénitiens
La grande galerie du Louvre rénovée.
Sous l'Empire le musée Napoléon reçoit des œuvres d'art prises dans toute l'Europe.
La grand galerie sera raccourcie sous Napoléon III; amputée par la construction de la Salle des Etats
Coupe des Tuileries au niveau de la salle de spectacle.*
Celle-ci a un plancher mobile qui permet de mla transformer en salle de bal
Projet d'achévement du Louvre avec une aile transversale.
Une place semi circulaire est prévué devant la colonnade de Perrault détruisant ainsi St Germain l'Auxerrois.
Un église et un opéra seraient construits du coté Palais Royal.
Plan du palais de L'Elysée dont l'Empereur fit sa résidence favorite à Paris.
Saint Cloud était sa résidence d"été, Fontainebleau et Compiègne ses deux autres palais. Il renoncera à rénover Versailles mais séjournera au grand Trianon. 
Le grand escalier du Sénat par Chalgrin détruisit la galerie Médicis ou se trouvaient les Rubens racontant la vie de Marie de Médicis 
Le pont d'Iena et le palais du roi de Rome.
Il y a 15 ponts à Paris et six " passages d'eau"
Le palais devait surpasser Versailles. A la fin du règne le projet se réduisit comme peau de chagrin.
En plus de  l'éléphant de la Bastille il  était prévu cette fontaione dans le parc du pallais du Roi de Rome
Premier plan de la cité administrative.
4 bâtiments encadrent le champ de Mars ( le palais des archives, deux casernes, un hopital militaire)  et deux écoles de part et d'autre de l'école militaire et à l'Ouest le palais de l'Université
On note aussi un marché, une prison,..
Sur ce plan on  peut aussi voir l'Arc de Triomphe, les deux palais d'exposition des Champs Elysées, la ménagerie prévue dans le parc Monceau et l'abattoir du Roule
Dans la deuxième version du plan toutes les écoles sont regroupées dans le palais de l'Université.
De gauche à droite sur le quai: université, école des Beaux Arts, cour d'honneur, école Normale, Institution des émérites
Dérriére au centre les ateliers de l'école des Beaux Arts. Le bâtiment à gauche du Palais est la manufacture des tabacs
Le palais des archives.
Il devait remplacer l'hotel de Soubise, on le construirait par quart avec seulement de la pierre et du fer pour éviter les incendies.
Il commença à équiper la ville en lui amenant l'eau de l'Ourq, en construisant des ponts, des marchés et des abattoirs et en améliorant les conditions d'hygiène. Maître de la mise en scène il voulut des monuments et des palais à sa gloire. Il n'effectua aucune grande percée dans le vieux Paris à l'exception de l'amorce de la rue de Rivoli mais il voulut une grande cité administrative hors de Paris: le quartier du Roi de Rome..


Paris en 1802

En 1802 Paris compte 550 000 habitants (1), la ville est divisée en 12 arrondissements et limitée par le mur  des fermiers généraux  L'eau est rare, distribuée par des fontaines publiques ou des porteurs d'eau: Au Nord l'eau  vient des hauteurs de Belleville ou du pré St Gervais, au Sud il n'y a guère que le viaduc d'Arcueil. La source principale reste la Seine. Le réseau d'égout reste limité. Au Nord c'est le bras mort de la Seine qui est devenu le "grand égout" ou égout de ceinture. et au Sud c'est la Bièvre à ciel ouvert et quelques égouts qui convergent vers la Seine  
Si le centre est très dense, il y a de grands espaces libres laissés par les anciens couvents ou les grands domaines. Les premiers jardins d’agrément ont fait leur apparition.  Le  grand Tivoli est rue Saint Lazare. En 1801 un concurrent vient d'ouvrir sur une partie du parc de  la Folie Beaujon ancienne propriété d'un financier qui s'étend des Champs Elysées à Monceau.. Les Champs Elysées sont un désert et l'avenue Montaigne est surnommée  l'avenue des veuves  et est donc fort mal fréquentée.
Sous Louis XVI la ville s’était plutôt développé du coté du faubourg Saint Honoré  ou Chalgrin a construit (mais pas achevé)  Saint Philippe du Roule. C'est  le nouveau  quartier de la Ville l'Evèque ou Constant d'Ivry a commencé à construire La Madeleine dont les colonnes s’élèvent vers le ciel.

  1. Il y en avait 800 000 avant la révolution.

Les équipements 

Paris est emmuré dans l'enceinte des fermiers généraux entreprise en 1784. Inachevée à la révolution, l'octroi fut brièvement supprimé puis rétabli car principale ressource de la ville et le mur fut complété..
Napoléon voulait assurer un approvisionnement régulier de Paris et avait aussi des préoccupations hygiénistes. Il voulait ainsi multiplier les fontaines, éloigner les abattoirs et les cimetières du centre de Paris et obliger à des étals couverts. 
Au début du consulat il est prévu de construire de nouveaux cimetières hors des  limites de Paris.
Le  plus important, le cimetière de l'Est (père Lachaise) ouvre en 1804
Vers 1804 on démolit les maisons du quai du marché neuf sur l’île de la Cité ce qui va permettre la construction du marché aux fleurs et .. d'une nouvelle morgue.
Les greniers de réserve sont construits pour palier à l'irrégularité de l’approvisionnement du blé en 1807. Ils se situaient l'emplacement du petit arsenal, boulevard Bourdon. 
En 1811 on décide de construire 5 nouveaux marchés.
On entreprend le marché des Carmes (dont il ne reste que la fontaine), le marche Saint Martin, le marché Saint Gervais et le marché Saint Germain ainsi que la construction de cinq abattoirs. Les travaux de reconstruction de la  halle aux vins débutent en 1811.
On essaye d'améliorer l'éclairage à huile des rues, d'enlever régulièrement les ordures et même de créer les premiers trottoirs à l'exemple de Londres.


En 1802 Napoleon n'est que premier consul mais il décide de reprendre le projet de canalisation de l'Ourq.. Le bassin de la Villette est inauguré en  1808 par l'empereur mais les travaux du canal Saint Martin ne seront achevés que sous Charles X en 1825.
A partir du bassin de la Villette  Girard construit l'aqueduc de ceinture et les eaux de l'Ourq arrivent à la fontaine des innocents en 1809,les canalisations traversent ensuite  la Seine pour alimenter la rive gauche 
L'arrivée de l'eau de l'Ourq à Paris devait entraîner l’arrêt de l'utilisation de l'eau de Belleville et la diminution de celle de l'eau de la Seine. La pompe de la Samaritaine, en mauvais état, est détruite en 1813.
Quinze  nouvelles fontaines s'ajoutent aux soixante cinq existantes. Il nous reste par exemple  la fontaine de Mars (rue Saint Dominique),celle du  fellah ( rue de Sévres), la fontaine du Chateau d'Eau (place de la République mais aujourd'hui à la Villette) et la fontaine du palmier (Chatelet). En 1812 un décret impérial garantit la gratuité de l'eau sur toutes les fontaines de la ville.
Les établissements de bains sont assez nombreux à Paris. Le long de la Seine ils proposent des bains chauds ou froids. L'amélioration relative de la distribution d'eau permet aussi la création d'établissement loin des quais.
En 1801 est créé le Conseil général des Hospices Civils responsable des 48 bureaux de Bienfaisance.. Le principal hôpital de Paris est toujours le vieil Hotel Dieu et il n'y aura pas de création de nouveaux hôpitaux ou hospices mais on rationalisera leur fonctionnement en séparant les diverses catégories de malades. Par exemple il fut créé en 1802 l’hôpital des Enfants Malades, le premier hôpital d'Europe réservé aux enfants.

La couverture de la cour intérieure de la halle aux blés fut détruite par un incendie en 1802 et on chargea Ballenger de la reconstruire en fer. Achevée après bien des tracas en 1813 elle fut admirée par Fontaine qui la vanta dans un rapport à l'Empereur. Elle a malheureusement été modifiée depuis, vitrée dans sa partie supérieure et cachée à sa base par un mur de briques décoré par des peintures à la gloire du commerce.
En 1808 Napoléon décide de construire la Bourse. L'édifice devait avoir l'aspect d'un temple grec et sa construction est confiée à Brongiart mais ne fut terminée qu'en 1826 

 Les ponts

A l'époque. les ponts sont construits par des sociétés privées et sont tous à péage. Napoléon est partisan du métal car il y voit une source d'économie dans la construction; 
Le pont des Arts est une des premières constructions en fer d'importance.  Il fut prévu par un décret de 1801 pour relier le Museum Central des Arts au Palais des Beaux Arts (c'est à dire le Louvre à l'Institut). L’Angleterre avait construit son premier pont en fer, Coalbrockdale, dès 1777 mais en France c'était une grande nouveauté. A la fin de son règne Napoléon jugeait le pont mesquin "je conçois qu'en Angleterre ou la pierre est rare on emploie le fer.. mais en France ou tout abonde .;"
Le pont d'Austerlitz fut construit ensuite en 1805, il  était lui aussi métallique avec un aspect proche du pont des Arts. Le trafic des charrettes en eut assez vite raison et il  dut être remplacé en 1855.
Le pont d'Iena devait lui aussi être métallique Mais l'architecte Lamandé réussit à persuader l'Empereur que finalement les arches en pierre demandaient moins d'entretien et serait d'un plus bel effet.
Napoléon fit aussi démolir les dernières maisons des ponts de Paris et celles des bords de quai et fit créer 4 km de  quais
Citons aussi le pont Saint Louis, remplaçant du pont rouge,  construit en chêne en 1804 et démoli en 1811 suite à son affaissement.

Les rues et bâtiments privés

Le plan des artistes de 1793 avait prévu de nouvelles voies dans Paris traversant les biens nationaux que l'on vendait alors.

Sous l'Empire le mouvement de lotissement va se poursuivre et seule deux nouvelles voies importantes seront crées: la partie Ouest de la rue de Rivoli et l'avenue de l'Observatoire Les rues sont numérotées et  note l'apparition dans quelques unes (Chaussée d'Antin, Montmartre,...) de " trottoirs à la Dillon déjà connus en Angleterre, élevés de 3 ou 4 pouces". c'est à dire l'abandon de la rigole centrale au profit de trottoirs latéraux. avec des caniveaux.

La destruction des églises vendues sous la révolution se poursuit: Saint Jean en Gréve, les Cordeliers ( 1802), Les Capucines, Saint Marcel (1806) Sainte Geneviève (1807), Les Carmes, Saint Victor (18011), les Feuillantines ( 1813)

Au Nord de la Seine les cités d'Antin du Retiro , Bérgére se développent rapidement, on lotit l'ancien  couvent des Filles Dieu pour donner naissance à la rue et au  passage du Caire..
Le théâtre des Variètés, chassé du Palais Royal, s'ouvre en 1807 près du passage des Panoramas mais d'une façon générale l'Empire se méfie des théâtres et de leurs  spectacles frondeurs: il n'y a que 8 théâtres à Paris dont 4 "subventionnés".
Rue du Faubourg Saint Honoré l'hotel de Charost est aménagé pour Pauline Borghèse ( c'est aujourd’hui l’ambassade d'Angleterre)  
Rue de Lille Eugéne de Bauharnais fait réaménagé l'hotel de Beauharnais et est accusé par l'"Empereur " de jeter des sommes immenses par les rues". A la chute de l'Empire l'hotel  est occupé par le roi de Prusse Frédéric Guillaume III qui l'achète. C'est aujourd'hui le plus bel exemple d'intérieur Empire et la résidence de ambassadeur d’Allemagne.
Napoléon voyait dans la tour du Temple le risque de création d'un pèlerinage royaliste aussi l'a fit il détruire et remplacer par un marché au vieux linge installé dans des pavillons de bois. L'hotel du Grand Prieur fut affecté au ministère des cultes.
La rue de Rivoli est ouverte à partir de 1802. Elle traverse les terrains des anciens couvents des Capucines et des Feuillants et de l’Assomption et détruit le Manège.ou s'était réuni la Convention. On y établi des arcades, comme à la rue des colonnes bâtie sous le Directoire  près de la Bourse,.mais à la fin de l'Empire peu d'entre elles supportaient effectivement des immeubles.
La place Vendome ne communiquait qu'avec la rue St Honoré et et la rue des Capucines On prolongea le percement au Nord et au Sud vers la rue de Rivoli détruisant ainsi l'église des Capucines.et celle des Feuillants
Sur la rive gauche on perce l'avenue de l'Observatoire en 1808.
L'abbaye de Saint Germain des Prés est dépecée. La rue de l'abbaye détruit le cloître alors que la rue Bonaparte fait disparaître le jardin et les bâtiments conventuels dont le réfectoire de Pierre de Montreuil.
Le séminaire Saint Sulpice a été détruit en 1800 et on entreprend la création de la place prévue par Servandoni avec au centre une petite fontaine aujourd'hui reléguée rue Bonaparte 
La rue Soufflot est percée vers le Panthéon redevenu église en 1806 mais conservant le caractère de nécropole que la Constituante avait voulu.
Commencée sou l'an XII de la république  la rue Clovis fut terminée du coté de la rue des fossés Saint Victor en 1809  détruisant l'église de l'abbaye Sainte Geneviève. La rue Clothilde et la rue d'Ulm sont ouvertes.

Les monuments

En 1805 Napoléon fait transférer l'académie du Louvre  à l'ancien collège des Quatre Nations, Vaudoyer transforme la chapelle en salle des séances
L'arc du Carrousel est construit par Vivant-Denon sur les plans de Percier et Fontaine. L'empereur y fait installer le quadrige pris à la basilique St Marc (les vénitiens avaient eux mêmes arraché ce quadrige à Constantinople à la faveur d'une croisade. L'empereur Thèodose les ayant lui même enlevés du temple du soleil à Corinthe)
A la fin de l'Empire il faudra restituer le quadrige (comme beaucoup d'autres oeuvres d'art pillés dans toute l'Europe).. Charles X fit installer la quadrige actuel, oeuvre de Bosio, en 1828.
Place Vendome  on installa, là ou avait été la statue de Louis XIV, la colonne Vendome entre 1806 et 1810. Celle ci a connu bien des avatars. A la restauration la statue de l'empereur est supprimée puis rétablie en 1833. Napoléon III n'aimait pas que son oncle soit en redingote aussi la fit il remplacer par une version en empereur romain. La colonne sera détruite durant la Commune puis reconstruite aux frais de Courbet.
En 1806 Napoléon décida d'élever place de la Bastille un arc de triomphe.. On le convainquit de placer l'arc à l'Etoile et de mettre à la Bastille "une belle fontaine".
La fontaine devait être "un éléphant portant une tour à la manière des anciens" , "les canons pris sur les espagnols insurgés" auraient du permettre de couler en bronze le pachyderme.
Seul fut réalisé un modèle en plâtre qui servit, d'après Victor Hugo,  d'abri en 1832 à Gavroche
L'arc de triomphe de l'étoile  fut décidé par décret en 1806. A la chute de l'Empire on en était aux voûtes, le chantier fut abandonné et  c'est sous Louis Philippe en 1836 que l'arc fut achevé

L'église de la  Madeleine fut d'abord destinée à la Banque de France, puis en 1806 à un temple à la gloire des armées françaises. On démolit ce qui existait mais les travaux s’arrêtèrent faute d'argent en 1811 date à laquelle l'Empereur revint à l'idée d'une église. qui ne fut terminée qu'en .. 1842

Les palais

Percier et Fontaine avait mené à bien de façon économique la rénovation de la Malmaison. Ceci leur valu la confiance de l’Empereur qui trouvait que les architectes dépassaient toujours leurs devis. Il réaménagèrent le chateau de Saint Cloud  ou Napoléon avait été proclamé Empereur en 1804.

Aux Tuileries les travaux furent beaucoup plus importants. Au Nord  on construisit une chapelle et la salle du conseil d'état. En 1806, au Sud, on édifia  une salle de spectacle avec un plancher mobile permettant sa transformation en salle de bal.à l'emplacement de l'ancienne salle des séances de la convention. La décoration intérieure et la disposition des grands appartements est complètement revue: Dans le pavillon central la salle des cent suisses devint la salle des maréchaux, la chambre de parade de Louis XIV devint la salle du Trone.

Napoléon ne se plait guère aux Tuileries, il n'y résida que pour les cérémonies officielles ou des représentations théâtrales. Le palais de l'Elysée devient sa résidence favorite. C'est la qu'il passe avec Marie Louise et le roi de Rome sa dernière journée à Paris: le 24 janvier 1814.

Le Museum central des Arts devient le musée Napoléon  et  accueille des chefs d'oeuvre venus de toute l'Europe. Percier et Fontaine sont chargés d’aménager un musée des antiques comprenant un escalier ( remplacé aujourd'hui par l'escalier Daru)  et un vestibule menant au salon carré. La grande galerie est réaménagée avec un éclairage zénithal et des grands arcs supportés par des colonnes qui rythme son espace.
En 1815 les alliés exigent la restitution des trésors pillés. Ils s'en suit d’âpres négociations menées par Vivant Denon  qui aboutissent par exemple au maintien au Louvre des noces de Cana de Véronèse..

Napoléon s'intéressa à l’achèvement du Louvre. 
Le pavillon de Marsant est remodelé et les travaux d'une aile destinée à des bureaux bordant la rue de Rivoli démarrent en 1807. Du coté intérieur la décoration reprend celle de la grande galerie alors que rue de Rivoli la décoration est toute militaire avec ses niches destinées à des statues de généraux.
Pour terminer le Louvre l'Empereur suscite un concours et le principe d'une aile transversale coupant le Carrousel entre le Louvre et les Tuileries pour masquer le défaut de parallélisme est acquis  en 1810 mais rien ne se fera.

Le  Luxembourg est attribué depuis 1979 au Sénat  et subit alors de profondes modifications. La galerie Médicis  contenant les Rubens est remplacée par un escalier monumental par  Chalgrin. Le vestibule des colonnes est aménagé à la place de l'escalier de Salomon de Brosse  
La salle du Tribunat fut construite au Palais Royal.
Le palais Bourbon reçoit coté Seine une colonnade dans le même style que la Madeleine pour cacher le comble de la salle des séances
L'ancien hotel de Salm est transformé en palais de la légion d'honneur.

Le palais du Roi de Rome et la  cité administrative  

Le palais du Roi de Rome à Chaillot devait dépasser Versailles avec sa façade de 400 m de long et le bois de Boulogne pour parc.Il devait être complété par une cité administrative construite de part et d'autre du Champs de Mars
On devait  accéder depuis la Seine au palais par deux rampes en pente douce jusqu'à une grande colonnade en demie ellipse. Les appartements de réception seraient du coté de la Seine, Ceux de l'empereur et de l'impératrice occupant le coté du Nord.
Le palais devait pouvoir être transformé en un camp retranché ou les troupes pénétreraient sans être obligées d'entrer dans Paris
Au quai d'Orsay on avait déja  entrepris en 1810 la construction du ministère des affaires étrangères mais celui-ci ne sera terminé qu'en 1838 (et détruit par la Commune en 1871).
C'est tout une ville nouvelle administrative et universitaire qui devait s'élever dans la plaine de Grenelle .
Quatre bâtiments devaient encadrer le champs de Mars. A l'Est près de la Seine, le palais des archives avec derrière une caserne d'infanterie et à l'Ouest une caserne de cavalerie et un hôpital militaire
L'école militaire aurait été encadrée par l'école des Arts et l'école des Arts et Métiers.
En bord de Seine plus à l'Estt on aurait eu le palais de l'Université.
Le projet se modifia ensuite en intégrant toutes les écoles au palais de L'université quid rassemblant finalement Beaux Arts, Arts et métiers, école normale et l'institution des émérites (maison de retraite pour professeurs et artistes ayant mérités de la patrie)

Le projet était complété par  des  entrepôts, un marché  et même un abattoir et une prison
La premiere pierre fut posée en 1812 et elle resta la seule.

Sites et références

Les aquarelles de Nicolle sur Paris 

Il parait que Napoléon commanda ces aquarelles pour la future impératrice Maris Louise afin de lui donner une vision positive de Paris.
Victor-Jean Nicolle produisit de nombreuses autres vues de Paris à voir sur Gallica ainsi que les promenades pittoresques et lithographiques de Bacler d'Albe.
La place du Chatelet avec la fontaine du palmierLa colonnade de Perrault et la place d'Iena
La place de la Concorde.
La révolution avait abattu la statue équestre de Louis XV, le consulat supprima la statue de la liberté qui y fut érigée ensuite. On distingue les fossés du plan de Gabriel.
La place  de Thionville (Dauphine) et la fontaine Desaix aujourd'hui à Riom
Le pont de bois de l'ile St Louis.L'esplanade des Invalides ornée du lion de St Marc.
De retour à Venise en 1815 il fut remplacé successivement par une fleur de lys, un buste de La Fayette et un monument à Gallieni
La place du Chateau d'Eau, future place de la RépubliqueLa parvis de Notre Dame avec L’hôtel Dieu
Le marché aux chiffons contruit à la place de la tour du TempleLa porte St Martin


Les dictateurs et la ville 

Tous ceux qui ont conquis le pouvoir plus ou moins violemment ont eu tendance à vouloir marquer l'histoire par un projet urbain.
Napoleon 1er n'eut pas le temps de réaliser ses projets.
Napoléon III est finalement celui qui a le plus réussi parce qu'il a su durer.
Hitler eut de grands projets mais n'a laissé  qu'un monceau de ruines. 
Staline a modifié Moscou moins profondément qu'il ne l'aurait voulu.

Napoléon 1er était un homme des lumières, membre de l'académie des sciences d'ou un intérêt pour les méthodes modernes de construction. C’était aussi un excellent gestionnaire d'ou le projet de cité administrative et un maître de sa propre mise en scène d'ou des palais et des monuments.à sa gloire.
Napoléon III avait été frappé par le contraste entre Londres, ou il avait été en exil, et Paris. Il avait en outre des préoccupations sociales
Hitler était passionné par l'architecture, il examinait avec soin les projets de Speer et il avait le gout des cérémonies grandioses..Cela se traduisit par Germania ,le projet pour Berlin, et les monuments des congrès du parti à Nuremberg.
Staline n'était probablement  intéressé que par le pouvoir mais il fut poussé par la compétition avec l'Allemagne d'Hitler à concevoir un projet pour le nouveau Moscou  dont la pièce maîtresse était le palais des soviets de 400 m de haut. Après guerre la compétition avec l'Amérique aboutie à la construction des sept sœurs de Moscou, la version soviétique des gratte-ciel américains.