Histoire du Petit Palais

Le Petit et le Grand Palais nous ont été légués par l'exposition universelle de 1900Les deux bâtiments furent loués à leur construction mais furent très vite jugés démodés.
L'entrée du Petit Palis en 1900
Le jardin intérieur
AU XIX e siècle il ya beaucoup de grands formats et il est normal d'accrocher des toiles les unes au dessus des autres.
L'accrochage moderne demande que les toiles soient à la hauteur des yeux et réclame donc plus de surface de murs.
Ce sera l'objet de la lutte entre l'architecte , Girault, et le conservateur, Lapauze. Le premier avait voulu de grands espaces, le second veut cloisonner, entre-soler  les galeries.
Le hall dédié à la statuaire, les peintures du plafond ne sont pas encore réalisées
L'aile Nord sur l'avenue Nicolas II (qui deviendra Alexandre III puis Winston Churchill)
Salle des sculptures
Salle Carriès
première proposition d'aménagement.
Plan vers 1910 avec la collection Dutuit installée
Plan après 1930 avec la collection Tuck
Salle sous le hall au rez de chaussée.
Toutes les salles du rez de chaussée étaient carrelées. Le carrelage a été détruit durant la rénovation et remplacé par un sol de marbre 
Ainsi le Grand Palais bénéficiait chaque année dans sa grand nef d'habillages "modernes" éphémères pour les salons de l'aviation et de l'automobile. Dans la partie consacrée au Palais de la Découverte par l'exposition de 1937 toute la décoration 1900 fut cachée par des panneaux de contreplaqué et pire la partie aménagée en "Galeries nationales" dans les années 60  fut entièrement "restructurée".
Rien de si mouvementé ne se produisit au Petit Palais, devenu "Palais des Beaux Arts de la Ville de Paris", essentiellement faute de moyens et parce que son architecte concepteur, Girault, resta en charge du bâtiment jusque dans les années 30.
Dans les années 60 le Petit Palais garde un certain lustre avec des expositions comme Toutankhamon ou Picasso mais la décadence arrive faute d'entretien et de moyens.
On se décide dans les années 2000 à la rénovation: il a retrouvé aujourd'hui beaucoup de son aspect 1900 malgré quelques compromis "modernes". 


Le service des Beaux Arts de la Ville de Paris fut créé en 1818.
La ville ouvrit durant le Second Empire un musée historique - l'hotel Carnavalet - et elle fit des acquisitions à destination des églises et des bâtiments. municipaux tout en  rassemblant les oeuvres d'art dans les combles de l'hotel Carnavalet et au dépôt de Sully Morland.

Après 1870 on construisit à Auteuil - rue la Fontaine et rue Gros - un édifice qui devait être un musée mais qui ne fut finalement que le "dépôt d'Auteuil".
La ville avait reconstruit au Cours la Reine son pavillon du Champs de Mars de l'exposition universelle de 1878 et on décida de l'affecter au musée des Beaux Arts de la ville de Paris. Ouvert fin  1895, il fut presque immédiatement condamné, comme son voisin le Palais de l'Industrie de l'exposition de 1867, par le projet de l'installation  de l'exposition de 1900.
Il fut convenu entre l'Etat et la Ville que le Petit Palais construit à sa place  serait ensuite rétrocédé à La Ville qui en ferait un musée municipal.
Durant l'exposition le Palais abrita l'Exposition rétrospective des Beaux-Arts et des Arts décoratifs, organisée par M. Émile Molinier.
En 1901, sur le Rapport de M Quentin Bauchart la Ville décida d'en faire " le Palais des Beaux Arts de la Ville de Paris".
Il faut noter que l'époque est propice à la création des musées municipaux.: Galliera 1895 (dédié aux arts industriels), Gernushi en 1902, maison de Victor Hugo en 1902
En 1902 Auguste Dutuit mourait et léguait ses biens à la Ville. Ces collections hétéroclites, entassées dans deux chateaux près de Rouen  et un immeuble,  venaient par miracle compléter les collections de la Ville en ce qui concerne les objets d'art et les dessins.

Le bâtiment

Il  a été construit en deux ans et demi. ( 1897-1900)
C'est Charles Girault qui emporta le concours et conçu le projet définitif pendant que l'on démolissait le Palais de L'Industrie.
Les travaux commencèrent en octobre 1897 et le Palais fut terminé pour l'ouverture de l'exposition en avril 1900.
Le plan forme un trapèze dont la grande base est sur l'avenue Nicolas II ( W Churchill) . Son centre étant occupé par une cour semi circulaire de plein pied avec l'étage principal surélevé de 5m  par rapport à la chaussée élevé sur  des salles en soubassement destinées aux  réserves ou à des expositions. Les fondations et les planchers sont en ciment armé.
 Il est composé, sur son périmètre, de trois galeries d'une longueur de 45 mètres environ et de 7 m. 50 de largeur, formant ensemble un vaste trapèze avec éclairage supérieur, et sur la façade principale, de deux galeries de 13 mètres avec pavillons d'extrémités et, au centre, une rotonde de 25 mètres de diamètre : ces pavillons, galeries et rotonde largement ouverts forment comme une sorte de vaste salle de pas- perdus de 125 mètres de longueur. Enfin, autour de la cour centrale, un portique semi-circulaire relie les diverses parties de l'étage. Aux angles  les pavillons ,et les tourelles, formant cages d'escaliers, raccordent ensemble les salles d'exposition. Les voûtes de la grande galerie sur l'avenue Nicolas Il sont ornées en staff dessinant des panneaux destinés à recevoir une décoration picturale. La coupole de la rotonde centrale percée de quatre œils de bœuf est décorée par Albert Besnard (La Pensée, la Matière, la Plastique, la Mystique), La galerie de gauche est décorée par Cormon avec des scènes de l'histoire de France, la coupole Sud Est est peinte par Maurice Denis avec des scènes de l'histoire de l'art Français. la colonnade intérieure est décorée de fresques par Baudouin

Le musée

Le conservateur de Carnavalet, Georges Cain souhaitait un musée ou les meilleures oeuvres que possèdent la ville voisineraient avec les prêts des collectionneurs et des expositions temporaires et éducatives. La solution soutenue par Quentin Bauchert et adoptée par le préfet de Selves  en 1902 est plus conventionnelle: peintures et sculptures de la ville augmentées du legs Dutuit. 
Au début le palais accueille des expositions diverses: jouets (1903), salon d'automne , association syndicale des peintres et sculpteurs ( 1904), fouilles archéologiques, artistes décorateurs.
Dés 1905 Lapauze, devenu conservateur, réussit à repousser toutes les demandes extérieures.
Malheureusement les verrières fuient et la Ville se refuse à des dépenses pour un bâtiment neuf légué par l'Etat.
L'inondation de 1910 va servir de prétexte, alors que les dégâts sont peu importants, pour obtenir enfin des travaux de couverture. Un problème persiste cependant: le jardin central, fait de terres de remblai, s'enfonce et les bassins aussi. 
Lapauze va poursuivre avec succès deux ambitions: recueillir les fonds d'atelier des artistes parisiens et inciter les collectionneurs et héritiers d'artiste à faire des dons.
Les oeuvres des ateliers de  Carriès ( 1904), Dalou et Ziem (1905), Henner (1906), Falguière (1907), Barries (1908) entrent au musée. 
En 1908 Juliette Courbet donne plusieurs tableaux ainsi qu' Ambroise Vollard, marchand d'art en 1911.
Pour l'installation de la collection Dutuit dans l'aile Sud Lapauze voulait diviser la galerie extérieure en deux niveaux. Par mesure d'économie on installa les " antiques" dans le soubassement et le reste de la collection dans la galerie.
En 1913 on aménagera les combles au dessus de la galerie Dutuit pour accueillir les gravures et les estampes.
Le petit Palais accueille durant la guerre de 14 une exposition sur le "vandalisme allemand" montrant des oeuvres d'art des régions dévastées.
Pour la présentation des oeuvres, un  combat s'instaure entre le conservateur, Lapauze, et l'architecte, Girault. Le conservateur veut diviser, entre-soler, fermer les baies trop nombreuses et l'architecte s'oppose à ce que l'on dénature son oeuvre. La bataille durera jusqu'à la mort de Girault en 1932.
Jacques Zoubaloff fera des dons aux grands musées français  dont le Petit Palais en 1916 et 1922, une salle  portera son nom.
L'aménagement des galeries de peinture se termine en 1920.
En 1922 Lapauze organise une exposition Prud'hon où on peut voir le berceau du Roi de Rome prêté par les Autrichiens
En 1927, Hesse, l'architecte des Rothschild, réaménage les collections Dutuit en divisant l'espace en 3 salles au grand dam de Girault.
En 1929 c'est l'exposition Courbet.
En 1930 le musée reçut la collection de l'homme d'affaires américain Edward  Tuck que l'architecte choisi par la famille, G Tronchet, installera dans la galerie extérieure  Nord.
En 1931 c'est l'exposition Roll, en 1932 Gustave Doré, en 33 Bourdelle, en 34 les frères Le Nain
En 1935 c'est une exposition exceptionnelle sur  'l'art Italien " ou on peut admirer la naissance de Vénus de Botticelli.
Matisse donne en 1936 "les trois baigneuses de Cézanne, une exposition temporaire est consacrée à Gros
Durant l'exposition de 1937, le nouveau conservateur -Raymond Eschollier- organise une exposition d'art contemporain.
En 1938 le musée reçoit des oeuvres de Carpeaux
Après guerre le musée accueille provisoirement les tableaux français du Louvre  normalement présentés au second étage de la cour carrée mais seulement réinstallés en 1953.
Les expositions temporaires reprennent en empruntant d'abord  des oeuvres aux musées des vaincus : trésors des musées de Vienne (1948), chefs d'oeuvre de la Pinacothèque de Munich (1949), la vierge dans l'art français (1950), chefs d'oeuvres des musées de Berlin( (1951), l'art italien du moyen age (1952) , Picasso (1966, en complément de celle du Grand Palais), Toutankhamon (1967), Ingres (1968), Rembrandt ( 1970), fresques de Florence (1971), de Pompéi (1973),  ...
En 1981 "L'histoire commence à Sumer" est une déception, le Petit Palais présente toujours une exposition par an  mais  n'est plus à la mode, le bâtiment se dégrade, les salles ferment peu à peu.
En 1998 on se décide à rénover puisque l'on n'a pas su entretenir. Les travaux commencent en 2001. On créé sous le jardin une salle de conférence mais on peut regretter que le carrelage de Girault  ait disparu du sol du soubassement et que la galerie Sud  ait été entre-solée; l'essentiel est que le bâtiment ait retrouvé un peu de son lustre 1900.

Sites et références



Les prédécesseurs du Petit Palais

Le dépôt d'Auteuil. Les oeuvres d'Art de la Ville était stockèes dans les combles de Carnavalet pour les peintures et à Sully Morland pour les sculptures. En 18886 le Conseil de Paris décida de  la construction d'un bâtiment avec l'intention d'y installer une salle d'exposition des oeuvres de la VIlle.  Ouvert en 18887 il fut quelques années accessible au public. Ensuite  le bâtiment ne faut plus qu'un dépôt. Aujourd'hui le dépôt des oeuvres de la Ville de Paris est à Ivry sur Seine dans l'ancienne usine des eaux.  
A l'exposition de 1878 la Ville a son propre pavillon sur le Champs de Mars.
Après l'exposition, celui-ci fut reconstruit sur le Cours la Reine derrière la Palais de L'Industrie.. Fin 1895 ce fut le premier musée d'art de la Ville de Paris. Son vaste hall était peu pratique pour exposer des tableaux et on avait du cloisonner. Henard propose alors un plan pour l'exposition de 1900 avec une perspective depuis les Invalides  qui impose de démolir le Palais de l'industrie et celui de la Ville de Paris. Le Petit Palis sera consacré à une exposition rétrospective puis rétrocédé à la Ville pour devenir son Palis des Beaux ARTS