Eugène Hénard (1849-1923) est issu d'une grande famille d'architectes. Il ne fera qu'une carrière modeste à la Ville de Paris et ne réalisera que 3 écoles communales et le Palais de l'Electricité de l'exposition de 1900(1). Il participera aussi à la construction de la Galerie des Machines de l'exposition de 1889 et proposera le premier d'ouvrir la perspective des Champs Elysées vers les Invalides (2) pour l’exposition de 1900.
Il est donc seulement connu comme urbaniste (3)- mot qui apparaît vers 1900 - grace à 8 fascicules publiés à compte d'auteur sur "les transformations de Paris" ou il expose ses idées d'une capitale transformée pour l'automobile et les grands dirigeables mais aérée par les espaces verts et les terrains de sport.
Ce sont ces écrits publiés de 1902 à 1909 que je vous propose de survoler(4) .
Hénard propose à la place un pont en X à la place du pont des Arts pour conserver le point de vue sur l'Ile de la Cité.
La question de la prolongation de la rue de Rennes agitera le conseil municipal jusqu'à la dernière guerre, les dernières propositions étant de réaliser un passage sous la Seine.
Il propose un boulevard circulaire à alignement discontinu ce qui a l’intérêt de supprimer les cours intérieures étroites des immeubles et d'introduire de la verdure (5). Il prévoit aussi des servitudes de surface et de hauteur avec par exemple du coté du Bois de Boulogne une hauteur maximale de 15m et des immeubles avec un recul de 20m. Les fortifications appartiennent à l'Etat qui veut vendre trop cher le terrain pour les moyens de la Ville, Hénard suggére que du moins le terrain des parcs soit cédé gratuitement et surtout que l'opération soit conçu de façon globale afin d'éviter une disparité de traitement entre l'est et l'Ouest. Il peste aussi contre la disparition de l'octroi sur les boissons alcoolisées qui prive la ville de recette, son projet prévoit des grilles d'octroi.(6)
Sa proposition sera soutenu dans un premier temps par les Musée Social, organisme qui aura une grande influence sur l'habitat social et l'urbanisme. J Siegfried rédigera même une proposition de loi soutenant le projet. Ensuite, de compromis en compromis, la Ville adoptera en 1912 le projet de Louis Dausset qui prévoit de lotir entièrement l'espace des fortifications et de laisser libre la bande de servitude ("la zone" sur laquelle s'installait des constructions sauvages). La suite a montré que la bande de servitude à elle aussi petit à petit été grignotée par les constructions alors que la solution d'Hénard aurait créé des espaces verts définitifs aux portes de Paris.
Il va plus loin en étudiant les carrefours à voies superposées en regrettant que cette solution ne soit pas universelle puisque inapplicable aux carrefours à 6 branches (9).
Il commence par une étude sur les places publiques (10) digne de Camillo Site mais avec une conclusion opposée: une place doit être un carrefour. Il propose de modifier la place de l'Opéra en lui donnant 3 perspectives sur des colonnes: Napoléon, Hugo et Pasteur.
La colonne de Napoléon existe, c'est celle de la place Vendôme, mais celle d'Hugo serait construite dans l'axe de l'avenue de L'Opéra et celle de Pasteur dans celui de la rue du 4 septembre.
Il proposera surtout une ville aérée, tentant de combattre la spéculation et les intérêts à courte vue qui s'emparent de tout espace libre pour y construire des immeubles (12). Il verra, un des premiers, que Paris ne doit pas s’arrêter aux limites de son enceinte mais que c'est l'agglomération qu'il faut concevoir en suivant les exemples étrangers.(13)
Les propositions d'Hénard eurent peu d'influence sur Paris mais marquèrent une génération d'architectes.
Après lui les projets pour modifier la ville de Paris ne manquèrent pas: concours pour "réaménagement l'extension de la capitale" en 1919 , le plan Voisin de le Corbusier en 1925 , le plan Prost en 1934 ..
Malgré tout cela Paris reste toujours une ville resserrée dans l'espace défini par son ancienne enceinte ou on tente aujourd'hui de bourrer d'immeubles les derniers espaces libres.
Intérieur du Palais de l'Electricité |
Vu à vol d'oiseau du pont en X |
Le pont en X comparé au projet d'Hausmann |
Un boulevard à redans. Les arbres ne cachent pas les façades et certains redans sont des jardins publics. Les règlements de l'époque prévoyait des arbres à 5m des façades avec un double rangée seulement si la voie dépassait 36m. Garnier a du batailler pour que l'avenue de l'Opéra ne soit pas plantée: l'arbre n'est pas beau partout . Sous prétexte de végétaliser sans créer de nouveaux jardins on a oublié aujourd'hui cette évidence en restructurant le Bd Magenta |
Les boulevards à redans permettent de supprimer les cours intérieures trop exiguës. Notez que les courettes des cuisines sont conservées |
Les parcs des fortifications. Hénard prévoit en outre 13 terrains de jeu. Seul le parc du Pré St Gervais (de la Butte Rouge) au sous sol instable fut réalisé dans les années 30 |
Comparaison des plans d'Hénard (musée social) et de Dausset dans Le Journal du 30/8/09 |
Espaces verts de Paris en 1789 et en 1900. Au Nord l'enclos St Lazare, à l'Est La Roquette, les filles Croix et St Antoine, Au Sud Est les Jardins de la Salpêtrière et de nombreux couvents,, au Sud Ouest les jardins d'hotels particuliers, , au Nord Ouest St Perinne, les Bénédictines et le parc de la porte de Clichy ont disparu. |
Comparaison de Paris et de Londres. Les parcs sont les zones foncées Londres est plus étendu et a plus d'espaces verts. Paris est 2 fois plus dense, Londres à 4830 hectares d'espaces verts, Paris 1740 . "On peut donc conclure que les enfants ont six fois moins d'air et d'espace à Paris qu'à Londres" (14) |
L'ensemble des nouveaux parcs parisiens projetés. |
Le Champs de Mars transformé en terrains de sports, autodrome-vélodrome et hangar pour dirigeables |
La croisée de Paris, éventrant le Palais Royal et passant par les guichets du Louvre |
Les deux voies Nord Sud et Est Ouest. |
Le centre de Paris après la percée des 8 voies rayonnantes d'articulant autour d'un noyau carré. On note que la voie Sud Est Est particulièrement sinueuse |
Paris avec 8 voies rayonnantes |
Carrefour giratoire des Boulevards |
Carrefour à deux niveaux. Le "trèfle" ne verra le jour qu'avec les premières autoroutes |
La colonne de Pasteur porterait le nom des disciplines scientifiques en dessous de la statue du grand homme, celle d'Hugo un cortège de génies ailés s'enroulant autour du fut. |
La hauteur des colonnes est calculée de manière à paraître semblable vu de la place. Hugo est donc la plus haute, suivie de Pasteur et de Vendôme |
Ce sont ces écrits publiés de 1902 à 1909 que je vous propose de survoler(4) .
1902. Le prolongement de la rue de Rennes et le pont en X.
Hausmann avait voulu prolonger la rue de Rennes en passant à travers l'Institut puis en traversant la Seine par un pont sur la pointe du Vert Galant.Hénard propose à la place un pont en X à la place du pont des Arts pour conserver le point de vue sur l'Ile de la Cité.
La question de la prolongation de la rue de Rennes agitera le conseil municipal jusqu'à la dernière guerre, les dernières propositions étant de réaliser un passage sous la Seine.
1903. Les alignements brisés, la question des fortifications et le boulevard de Grande-Ceinture.
Les fortifications de Thiers seront "déclassées" en 1919. En 1903 Hénard envisage l'avenir de l'espace libéré et propose un boulevard circulaire avec un alignement à redans et 9 parcs d'environ 15 hectares aux portes de Levallois, Clichy, de Clignancourt, de la Villette, du Prè-St -Gervais, d'Ivry, de Vaugirard, d'Issy.Il propose un boulevard circulaire à alignement discontinu ce qui a l’intérêt de supprimer les cours intérieures étroites des immeubles et d'introduire de la verdure (5). Il prévoit aussi des servitudes de surface et de hauteur avec par exemple du coté du Bois de Boulogne une hauteur maximale de 15m et des immeubles avec un recul de 20m. Les fortifications appartiennent à l'Etat qui veut vendre trop cher le terrain pour les moyens de la Ville, Hénard suggére que du moins le terrain des parcs soit cédé gratuitement et surtout que l'opération soit conçu de façon globale afin d'éviter une disparité de traitement entre l'est et l'Ouest. Il peste aussi contre la disparition de l'octroi sur les boissons alcoolisées qui prive la ville de recette, son projet prévoit des grilles d'octroi.(6)
Sa proposition sera soutenu dans un premier temps par les Musée Social, organisme qui aura une grande influence sur l'habitat social et l'urbanisme. J Siegfried rédigera même une proposition de loi soutenant le projet. Ensuite, de compromis en compromis, la Ville adoptera en 1912 le projet de Louis Dausset qui prévoit de lotir entièrement l'espace des fortifications et de laisser libre la bande de servitude ("la zone" sur laquelle s'installait des constructions sauvages). La suite a montré que la bande de servitude à elle aussi petit à petit été grignotée par les constructions alors que la solution d'Hénard aurait créé des espaces verts définitifs aux portes de Paris.
1904. Les grands espaces libres, les parcs et jardins de Paris et de Londres.
Hénard fut toujours un farouche partisan des espaces verts parisiens.
"Nous n'avions qu'un seul espace qui pu entrer en comparaison avec les parcs de Londres, le Champs de Mars, on va le réduire de moitié; s'agit il de construire de nouveaux hôpitaux? On prend les terrains nécessaires aux dépens des jardins de la Salpêtrière; cherche t'on un emplacement pour construire la mairie du 7e arrondissement ? on propose de prendre le square de la Borde; le marché du Temple devenu inutile est démoli ?, va t'on profiter de cette occasion merveilleuse pour doubler le square voisin, trop petit pour le quartier populeux dont il est l'unique promenade ? Pas le moins du monde: on va revendre les terrains disponibles pour y entasser des masses de pierres ... "
Il va dans son fascicule faire deux comparaisons: les espaces verts de paris en 1789 et en 1900, les espaces verts de Paris et de Londres.
Paris comptait 391 hectares de surfaces plantées en 1789 et n'en a plus que 173 en 1900.
Londres a su conserver ses grands parcs privés alors que ceux de Paris ont été tous lotis. L'agglomération Londonienne une superficie de 34 000 hectares avec 6 millions d'habitants. Paris n'a que 7800 hectares avec 2,7 millions d'habitants. En intégrant les villes de la petite couronne on obtiendrait 18 000 hectares pour 3,6 millions d’habitants et c'est cette agglomération qu'il conviendrait de "planifier"(7)
Pour l'instant Hénard propose neuf grands parcs: le parc Montmartre englobant une partie de la butte, le parc Saint-Denis, entre la rue d'Hauteville et la rue du Faubourg-Saint-Denis; le parc Voltaire, entre le boulevard Beaumarchais et les boulevards Voltaire et Richard-Lenoir; le parc Ménilmontant, dans le XXe; le parc Saint-Antoine, dans le XIIe; le parc de la Maison- Blanche et le parc Croulebarbe, dans le XIIIe; le parc du Maine et le parc de Grenelle, dans le XVe.
Hénard pense la création de parcs intra-muros économiquement possible en conservant les maisons en bord de rue et en remplaçant l'intérieur de l’îlot, encombré seulement par des ateliers et des boutiques, par un espace vert.
Les parcs d'Hénard ne verront pas le jour à l'exception du square René le Gall dans les années 30
Londres a su conserver ses grands parcs privés alors que ceux de Paris ont été tous lotis. L'agglomération Londonienne une superficie de 34 000 hectares avec 6 millions d'habitants. Paris n'a que 7800 hectares avec 2,7 millions d'habitants. En intégrant les villes de la petite couronne on obtiendrait 18 000 hectares pour 3,6 millions d’habitants et c'est cette agglomération qu'il conviendrait de "planifier"(7)
Pour l'instant Hénard propose neuf grands parcs: le parc Montmartre englobant une partie de la butte, le parc Saint-Denis, entre la rue d'Hauteville et la rue du Faubourg-Saint-Denis; le parc Voltaire, entre le boulevard Beaumarchais et les boulevards Voltaire et Richard-Lenoir; le parc Ménilmontant, dans le XXe; le parc Saint-Antoine, dans le XIIe; le parc de la Maison- Blanche et le parc Croulebarbe, dans le XIIIe; le parc du Maine et le parc de Grenelle, dans le XVe.
Hénard pense la création de parcs intra-muros économiquement possible en conservant les maisons en bord de rue et en remplaçant l'intérieur de l’îlot, encombré seulement par des ateliers et des boutiques, par un espace vert.
Les parcs d'Hénard ne verront pas le jour à l'exception du square René le Gall dans les années 30
1904. Le Champ de Mars et la galerie des Machines. Le parc des sports et les grands dirigeables.
En plus de son combat pour les espaces libres Hénard a des raisons personnelles de s'opposer à la destruction de la galerie des Machines car c'est lui qui supervisa la construction pour le compte de la Ville.
Les détracteurs de la galerie lui reproche de cacher l'Ecole Militaire et il leur répond que celle-ci a un dégagement supérieur à celui de St Eustache par rapport aux Halles.
L'essentiel est cependant de trouver une utilité à la galerie et à l'espace du Champs de Mars: ce sera une gare de dirigeables et des terrains de sport.
L'option gare de dirigeables nous parait maintenant farfelu mais il est logique a un moment ou ceux-ci paraissent avoir un grand avenir comme le montre les visions futuristes de Robida dans le XX e siècle.
En 1904, les terrains de sport ne sont pas encore développés, le vélo est à la mode et il existe un vélodrome dans la galerie des Machines comme au parc des Princes (8), la proposition d'Hénard est cependant assez utopique pour l'époque.
1904. La percée du Palais Royal. La nouvelle grande croisée de Paris
On retrouve dans ce texte l'aménageur de la ville à la voiture qui avait projeté le pont en X.
Il propose ce que Le Corbusier n'osera qu’incomplètement avec le plan Voisin: deux nouvelles voies Nord-Sud et Est-Ouest.
Au contraire de Le Corbusier, qui sacrifie le centre de Paris, son problème est d'éviter de trop démolir de monuments. Ces voies, des boulevards classiques, ne seront donc pas rectilignes mais feront des écarts pour éviter la place Vendôme ou les Archives.
Le Palais Royal reste un passage obligé de la voie Est Ouest et Hénard est forcé de justifier sa mutilation, d'abord en racontant son histoire et ses transformations successives puis en "compensant" sa percée par un aménagement et l'installation de ministères
1905. La circulation dans les villes modernes. L'automobilisme et les voies rayonnantes de Paris.
Ce chapitre complète le précédent en exposant les idées générales d'Hénard sur la circulation et en proposant un plan d'aménagement complet pour Paris.
Hénard distingue entre six espèces de déplacement: circulation ménagère, professionnelle, économique, mondaine, fériée, populaire ou exceptionnelle.
Les circulations ménagères ou professionnelle n'ont que peu d'influence sur la conception des voies car ells doivent s’effectuer à pied ou par les transports en commun.
La circulation fériée implique un accès aisé aux gares de chemin de fer.
Les circulations économiques et mondaines se font à vélo ou par l'automobile en plein développement et vont donc exiger des voies plus larges. Les boulevards d'Hausmann ont 30m dont 14m pour la chaussée mais Hénard propose 40m avec une chaussée de 20m.
Hénard compare ensuite Paris à Berlin, Londres et Moscou et va conclure à nécessité de nouvelles voies rayonnantes en sus de ses deux traversées de Paris précédemment proposées.
Au Nord Est ce serait l'avenue du Temple partant du début du Bd Sébastopol.
Au Nord Ouest l'avenue de l'Opéra serait prolongée.
Au Sud Ouest l'avenue du Carrousel passerait au carrefour Raspail.
Au Sud Est l'avenue du Panthéon partirait du carrefour St Michel et zigzagerait pour éviter les principaux monuments du quartier Latin.
L'auteur complete son programme par le prolongement de quelques voies pour conforter les rocades.
il discute d'une objection: le métropolitain ne rendra t'il pas inutile toute nouvelle voie ? Il répond en disant que la métropolitain ne sera en aucun cas utile aux circulations économiques et mondaines qui sont essentielles à la vie d'une ville.
Comme à son habitude Hénard termine par un chiffrage de son projet, 1270 millions, soit une somme comparable aux travaux d’Haussmann aussi voit-il ses propositions comme un plan à long terme de 50 ans.
1906. Les voitures et les passants. carrefours libres et carrefours à giration.
Hénard est l'inventeur du carrefour giratoire. Il expose longuement le problème des croisements des voitures (à chevaux) et expose sa solution pour les ronds points avec une formule mathématique permettant de déterminer la largeur de l'anneau de circulation. Sa solution sera mise en pratique plus tard place de l'Etoile.Il va plus loin en étudiant les carrefours à voies superposées en regrettant que cette solution ne soit pas universelle puisque inapplicable aux carrefours à 6 branches (9).
1909. Les places publiques. la place de l'Opéra. Les trois colonnes
Toutes les études précédentes traitaient d'hygiène ou de solution pour la circulation, cette étude porte au contraire sur un embellissement de Paris.Il commence par une étude sur les places publiques (10) digne de Camillo Site mais avec une conclusion opposée: une place doit être un carrefour. Il propose de modifier la place de l'Opéra en lui donnant 3 perspectives sur des colonnes: Napoléon, Hugo et Pasteur.
La colonne de Napoléon existe, c'est celle de la place Vendôme, mais celle d'Hugo serait construite dans l'axe de l'avenue de L'Opéra et celle de Pasteur dans celui de la rue du 4 septembre.
Conclusion
Hénard écrit 30 ans après les travaux d’Haussmann, le monde change, l'automobile en est à ses débuts -2000 à Paris en 1903, 4000 en 1906 -, mais il prévoit que " ce moyen de transport se substituera à tous les autres" et que si on ne fait rien "en 1950 la circulation sera impossible". Il veut donc adapter la ville à la voiture. Il proposera en 1910 que toute voie nouvelle présente 2 étages de circulation et préconisera des "sols artificiels"(11) avec des chaussées établies 5m au dessus du sol naturel pour permettre le passage et l'entretien facile de toutes les canalisations et servitudes.Il proposera surtout une ville aérée, tentant de combattre la spéculation et les intérêts à courte vue qui s'emparent de tout espace libre pour y construire des immeubles (12). Il verra, un des premiers, que Paris ne doit pas s’arrêter aux limites de son enceinte mais que c'est l'agglomération qu'il faut concevoir en suivant les exemples étrangers.(13)
Les propositions d'Hénard eurent peu d'influence sur Paris mais marquèrent une génération d'architectes.
Après lui les projets pour modifier la ville de Paris ne manquèrent pas: concours pour "réaménagement l'extension de la capitale" en 1919 , le plan Voisin de le Corbusier en 1925 , le plan Prost en 1934 ..
Malgré tout cela Paris reste toujours une ville resserrée dans l'espace défini par son ancienne enceinte ou on tente aujourd'hui de bourrer d'immeubles les derniers espaces libres.
- Il était situé derrière derrière le Chateau d'eau d'Edmond Paulin sur le Champs de Mars, mesurait 70m de haut pour 120m de large. Hénard construira aussi un "Palais des Illusions", une grande salle hexagonale munies de miroirs donnant une impression de profondeur, attraction qui aura un grand succès. Le directeur de Grévin demandera à Hénard de le reconstruire dans son musée après l'exposition: c'est l'actuel " Palais des Mirages"
- ce qui supposait de démolir le Palais de l'Industrie de 1855 et de construire deux nouveaux bâtiments: le Grand et le Petit Palais.
- Il sera d'ailleurs président de l'Institut des architectes urbanistes.
- Les écrits d'Hénard ont fait l'objet de deux rééditions sous la direction de J L Cohen: 1982 ( éditeur l'Equerre), 2013 (éditions de la Villette)
- Le Corbusier proposera lui des lotissements à redans ou aucun appartements n'est exposé au Nord pour l'ilot insalubre n° 6. Sur l"histoire récente de la "ceinture verte" il est intéressant de consulter le document de L'APUR de 2013 et de comparer avec ce qui se fait aujourd'hui
- La loi de 1897 permet de supprimer l'octroi sans prévoir d’impôt de substitution ce qui retire à la commune sa principale ressource. A Paris on se contentera de supprimer les droits sur les boissons alcolisées. L'octroi ne disparaîtra complètement que sous l'occupation en 1943.
- Aujourd'hui Paris a toujours 10 500 hectares en comptant les bois de Boulogne et Vincennes, Londres a 157 200 hectares (voir les développemengts comparés de Paris et Londres)
- Le Vel d'Hiv sera construit en 1910 suite à la destruction de la galerie des Machines
- Le Corbusier prétendra beaucoup plus tard qu'il fut le premier à proposer des carrefours à niveau !
- il ne peut s’empêcher de parler du Champs de Mars et dela galerie des machines que l'on détruit.
- Rapport sur l'avenir des grandes villes au 1er congrès international d'urbanisme à Londres. L'idée sera reprise par A Perret ( l'Illustration, aout 1922) et par Le Cobusier-Saugnier (Vers une architecture, 1923)
- Il pense aussi que "l'alignement à outrance, loin d'améliorer le décor de nos villes, l'a pour ainsi dire supprimé" et sera en cela suivi dans le nouveau règlement d'urbanisme de 1910 qui autorise des décrochements et des surplombs
- Louis Bonnier -qui fera une plus brillante carrière dans l'administration de la ville qu'Henard- et Marcel Poëte lanceront en 1919 la revue " la vie urbaine" dédiée à l'agglomération parisienne, Jaussely gagnera la même année le concours pour l'extension de la capitale.
- Les parcs et jardins de Paris et de Londres. E Hénard chez Champion 1903.
Sites et références
- Etudes sur l'architecture et les transformations de Paris. Jean Louis Cohen, éditions de l'Equerre, 2013.
- Etudes pour la transformation de Paris E Hénard, 1903-1909
- Un pont en X sur la Seine. Gil Blas, 2 mars 1903
- Histoire de la rue de Rennes et de tous les projets de prolongement
- L'architecture en fer à l'exposition de 1889. E Hénard. Le génie civil n°10, 1889
- Les fortifications remplacées par une ceinture de parcs. J Siegfried et E Hénard. Musée social, 1909-11
- Les fortifications de Paris. De l'hygiénisme à l'urbanisme 1880-1919. M Charvet, PUR 2005
- Les villes de l'avenir. E Hénard. Architecture n°46, 1910. ( voir The cities of the future)