Histoire de Saint Lazare: léproserie, prison et hôpital

  • Le temps de la léproserie
  • L'oeuvre de St Vincent de Paul
  • La prison révolutionnaire
  • La prison pour femmes
  • L’hôpital
  • Les bâtiments vus du ciel
  • Visites à Saint Lazare
  • Sites et références
L'histoire de Saint Lazare s'étend des Mérovingiens à nos jours. 
Ici fut successivement: une léproserie, le siège de l'oeuvre de St Vincent de Paul, une prison révolutionnaire, une prison pour femmes de mauvaise vie ou délinquantes et un hôpital.
L'enclos Saint Lazare s'étendait sur 32 hectares  de la gare du Nord à la rue du Faubourg St Denis , il ne reste aujourd'hui  que le tiers des bâtiments reconstruits par Baltard pour la prison sur quelques milliers de mètres carrés.

Le temps de la léproserie

Grégoire de Tours signale une abbaye et une église St Laurent sur la route de St Denis.
Dans les temps troublés de l'an mil, il semble que des lépreux aient trouvé refuge dans les ruines de l'abbaye.
La première charte mentionnant St Lazare est de 1110 par laquelle Charles le Gros institue la foire St Laurent au bénéfice de la léproserie.
Les frères hospitaliers de saint Ladre ne devaient hospitaliser que "les lépreux de la Grande Ville issus de parents légitimes "
Le  Lazare qui donne son nom à la léproserie n'est pas Lazare de Béhanie, que le Christ ressuscita,  mais celui dont parle St Luc: " Il y avait un homme riche .. devant son portail était un pauvre nommé Lazare, qui était couvert d'ulcères", le pauvre se retrouve au paradis alors que riche va en enfer. L'histoire du pauvre Lazare est donc une consolation pour les lépreux.
Le prieuré devint prospère et les rois s’arrêtaient à St Lazare dans "le logis du roi"  après leur couronnement et avant leur entrée dans Paris de même que leurs cercueils y passaient  une  nuit avant d'être conduits à St Denis.
En plus de rues entières dans Paris, le prieuré possédait  l'enclos St Lazare, qui s'étendait de la gare du Nord  à la rue de Paradis et de la rue du Faubourg Poissonnière à la rue du Faubourg St Denis, le clos St Charles au Nord  jusqu’au Bd de la Chapelle, et l'enclos St Laurent où se déroulait la foire.
La guerre de Cent ans malmena le prieuré, mais à la paix retrouvé la conduite des moines se dégrada et l’évêque de Paris envoya les chanoines de St Victor les remplacer.
Si la France de Philippe le Bel comptait 12000 lépreux, celle de Louis XIII n'en comptait que quelques centaines aussi fallait-il trouver une autre destination à l'établissement.

En 1380, en partant de Paris par la route de St Denis On croise sur la gauche le prieuré de St Lazare et sur la droite l'emplacement de la foire St Laurent et l'église du même nom ( plan moderne)
Au centre de la foire se situe une fontaine datant de Philippe Auguste recevant les eaux du Prè St Gervais
En 1540 sur la plan "de la tapisserie".
En haut du plan St Lazare et St Laurent face à face
A l'origine la foire St Laurent ne durait qu'un jour: le 10 août, fête de  St Laurent. Elle périclite au XVII e siècle mais au XVIII e siècle elle dure 3 mois et disparaît à la révolution.

L'oeuvre de Saint Vincent de Paul

"Monsieur Vincent" est tout d'abord capturé par des corsaires turcs et vendu comme esclave à Tunis. Libéré par son dernier maître, un renégat qu'il convertit, il fondera une oeuvre considérable et sera  aumônier de général des galères, aumônier de Marguerite de Valois et  curé de Clichy.
Le dernier prieur de St Lazare, Adrien Le Bon, cède le prieuré   en 1632  à la Mission de M Vincent.
Le prieuré devient le siège de la "congrégation de la Mission", dédiée à évangélisation des pauvres dans les campagnes. On  y donne les "conférences du mardi" auxquelles assiste la bonne société.
Les bâtiments sont reconstruits ainsi que des maisons de rapport sur la route de  St Denis.
Au Nord de l'enclos St Lazare on édifie  le séminaire St Charles qui accueille des prêtres  convalescents, des ecclésiastiques faisant retraite et puis ensuite  des prêtres opposés à la bulle Unigenitus. (un lointain descendant de St Charles est l'hôpital Fernand Vidal).
On construit l'hospice des treize maisons pour loger les orphelins,. puis à l'Est l'hospice du St nom de Jésus pour les vieillards. On accueille aussi des aliénés et des délinquants principalement des religieux mais aussi des fils de famille.
A la mort de M Vincent il ne reste du Moyen Age que l'église ou on installera la chasse du nouveau saint  ainsi que 8 tableaux retraçant sa vie.
 De l'autre coté de la route de St Denis se trouve  le monastère des filles de la Charité, les sœurs grises de St Vincent de Paul.
Saint Lazare  devient  tout à la fois maison religieuse, maison d'aliénés, maison d'arrêt et maison de correction.
Les lazaristes ont une méthode personnelle pour accueillir les fous et les délinquants: on commence par les fouetter.
Beaumarchais fera un séjour à St Lazare.
Vers 1720 l'enclos St Lazare, le plus grand de Paris. L'actuel Bd Magenta le traverse en diagonale avec au Nord Ouest Barbès et au Sud le Bd de Strasbourg.
En face de St Lazare on a le monastère des filles de la Charité avec au Nord les halles de la foire St Laurent.
Le séminaire St Charles est au Nord à gauche sur la route de St Denis.

La chapelle médiévale sur la route de St Denis  (le faubourg St Denis) L'autel de la chapelle avec la chasse de St Vincent de Paul et une peinture représentant son apothéose

La prison révolutionnaire

La maison St Lazare est pillée le 13 juillet 1789, puis le bâtiment est transformé en prison. Sous la Terreur, sous prétexte d'une conspiration des prisons, on exécutera  165 prisonniers en trois jours , juste  avant la chute de Robespierre.
La chapelle est  transformée en grenier à foin puis démolie. Le couvent des sœurs grises est d'abord  occupé par une école de trompette puis par la maison de santé du docteur Dubois.

La cour de la prison sous la terreur par Hubert Robert
On y trouve le peintre Hubert Robert (dénoncé par David), les poètes Roucher et Chénier , La duchesse de Beauvilliers, la duchesse de Montmorency (dernière abbesse de Montmartre, elle était sourde et Fouquier Tinville l'accusera d'avoir comploté sourdement), la citoyenne Talleyrand du Périgord, Mme Millet brodeuse, Mme Glatigny harpiste...
L'intérieur de la prison sous la Terreur par Hubert Robert
La vie est assez paisible, on peut se procurer par l'intermédiaire du portier Naudet des plats de l'extérieur et ou certains ont amené leurs meubles.
L'arrivée des laitières par Hubert Robert.
Tout se gâte le 25 pluviose ou on emmena des prisonniers de droit commun de  Bicétre. Ceux ci font une razzia sur les biens des ci-devants et tentent de s'évader.
Le dernier appel des condamnés de la terreur par Muller
Sous prétexte d'un complot visant à assassiner Robespierre, on dresse une liste de 40 conjurés. Trouvée trop courte on y ajoute des noms dont Roucher et Chénier.. Ils furent exécutés 2 jours avant la chute de Robespierre.
Aimée de Coigny " la belle captive" devra à un pot de vin d'être rayée de la liste fatale.
Beaucoup plus tard la  méthode du "complot" sera reprise par Staline sur une bien plus vaste échelle.

La prison pour femmes

En avril 1811, la prison revient au département de la Seine. La chapelle est démolie en  1823, de nouveaux  bâtiments  et une nouvelle chapelle sont achevés   par l'architecte Louis Pierre Baltard vers 1832. L'établissement est destiné   à accueillir, outre une prison pour femmes, une infirmerie regroupant les malades  atteintes de maladies vénériennes jusque là traitées dans les hôpitaux parisiens. Le nouvel ensemble prend alors le nom "d’infirmerie spéciale" en 1834.
En 1838 la garde de l'établissement est confiée à des femmes: les sœurs de Marie Joseph, dites sœurs des prisons. Vers 1857, la prison Saint-Lazare, placée sous l'administration de la Préfecture de police,  elle renferme environ 1 300 détenues.
Elle est divisée en trois sections : la première reçoit les prévenues et condamnées, la seconde est à la fois un lieu de punition et un hôpital pour les prostituées, tandis que la troisième est affectée aux jeunes filles retirées à leurs parents par "voie de correction paternelle"
La prison est définitivement fermée en 1927, puis démolie en 1935
Sur ce plan de 1833, l'enclos a laissé la place a un nouveau quartier centré sur la nouvelle église St Vincent de Paul..
Deux nouvelles artères sont amorcées: la rue Lafayette qui se termine au faubourg Poissonnière et la rue  du Nord, futur Bd Magenta, qui se termine au faubourg St Denis.
Baltard terminera  les bâtiments de St Lazare  vers 1835 mais ils  sont représentés dans leur ancien état. En face, le couvent des sœurs grises est devenu la maison de santé du docteur Dubois.   Le couvent des Rècollets est devenu l'hospice des incurables . On note vers la place du Château d'eau un panorama, le diorama de Naguerre et le Wauxhall.
Vers 1890 le Bd Magenta a été prolongé et la place du Château d'eau est devenue place de la République entraînant la disparition du Bd du crime.
La maison de santé de Dubois a été expropriée en 1858 et reconstruite plus haut sur le faubourg, elle se nomme maintenant maison municipale de santé ( hôpital Fernand Vidal). L'hospice des incurables est devenu hôpital militaire.
La gare du Nord a été construite en 1846 et la gare de l'Est en 1849. Un nouvel hôpital a été construit au Nord Ouest de la gare du Nord ( Lariboisière)

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L'attaque du clos St Lazare en 1848
La vue est prise au Nord des bâtiments reconstruits par Baltard. Au premier plan on voit encore la  base de l'ancien moulin .
Pour la description de l'attaque:  lire Maxime De Camp, Souvenirs de l'année 1848.  

La promiscuité.
Filles et meurtrières sont mélangées.
Maxime du Camp écrit que c'est ' une maladrerie intellectuelle ou la débauche, le vol et assassinat sont professés ouvertement"
La salle St Joseph des mères.
Il naîtra beaucoup dans la prison.
Il y a tout de même un progrès par rapport aux prisons d'ancien régime ou hommes et femmes étaient mélangées
L'établissement est servi par les sœurs de Marie Joseph depuis 1850. Il y a tout de même 10 gardiens masculins.
On voit ici Gabrielle Claudine Chabat, sœur Marie Perpetue, supérieure de St Lazare
La visite après la Commune
Les "communeuses" dont Louise Michel seront enfermées à St Lazare
L'arrivée des détenues dans la cour d'entrée vers 1900La promenade vers 1900
Toutes ont abandonné leurs vêtements de ville  pour l'uniforme de St Lazare 
La "ménagerie", les cellules de St Lazare vers 1900.
Chaque cellule accueillait 5 à 6 détenues et un seau hygiénique. Il y avait 167 cellules et 447 lits. Les parturientes accouchaient dans leurs cellules avec l'aide des autres prisonnières. Ce n'est qu'après l'accouchement  que la mère et l'enfant étaient transférés au quartier des nourrices
Trois cellules spacieuses étaient réservées au "service de la pistole", le quartier payant de la prison. Ce "service" sera supprimé après la grande guerre..
Le dortoir des prostituées.
En dessous des dortoirs se trouvent les ateliers où les femmes se livrent surtout à des "travaux d'aiguille". Cette activité est, un peu, rémunérée.
La syphilis  est la hantise du bourgeois.
Les prostituées officielles, "en carte" depuis 1802, doivent venir à la visite deux fois par mois rue de Jérusalem. Une fille malade ou qui ne se présente pas à la visite est conduite à St Lazare. Les filles à numéro des maisons de tolérance sont visitées à domicile chaque semaine.
D'après Maxime Du Camp l'infirmerie de St Lazare a reçu 1790 malades en 1869.

Les voitures cellulaires dans la cour vers 1900.
Les "paniers à salade" étaient marrons pour les détenues et jaunes pour "les mœurs"
La visite de la fille de Marguerite Steinhei .Maîtresse de Félix Faure, et cause involontaire de son décès, elle fut ensuite accusée du meurtre de son mari  en 1908 et passa 300 jours à St Lazare à la "pistole".
Parmi les détenues qui furent  célèbres on a: Louise Michel,  La Limouzin, la Mérélli, Gabrielle Bompard, Thérese Humbert, Mme Caillaux, Mata Hari,..  

Mata Hari et le procureur Mornet

Mata Hari fut une des pensionnaires de "la Pistole".
Demi-mondaine plutôt qu'espionne, dont la seule habileté était de se mettre nue en public sous le prétexte de danses sacrées (elle se produira même au musée Guimet), elle fut fusillée à la suite d'un procès bâclé de 3 jours
Un des arguments du procureur Mornet était la présence dans ses bagages d'un flacon qu'elle disait contenir une substance contraceptive mais dont le procureur démontrera qu'elle pouvait "être utilisée pour fabriquer de l'encre sympathique"
Durant la Grande Guerre six "espionnes" furent condamnées à mort.
Mata Hari est une des victimes du Vychinski français: le procureur Mornet.
Le lieutenant procureur Mornet s'est d'abord illustré durant la grande guerre en envoyant au poteau des soldats et des espions ( Bolo Pacha, Pierre Lenoir,...).
"Apprécié de ses chefs" il sera le procureur de tous les grands procès de l'entre deux guerres.
Il est retraité en 1940 mais, voulant être actif,  il est nommé directeur de la justice militaire en mai 1940, puis procureur au procès de Riom contre Blum, Daladier et les responsables civils de la défaite.  En septembre 40 il est vice-président de la commission chargé de priver les juifs naturalisés  de la nationalité française et de préparer le statut des juifs. Il occupera ce poste durant toute l'occupation et est jugé fiable par  la Gestapo qui note:dans un rapport interne " il peut être favorable aux franc maçons ( freimauers) mais il ne l'est pas aux juifs: il est un magistrat loyal".
A la libération on cherche un magistrat qui n'ait pas prêté le serment d'allégeance au maréchal. C'est le cas de Mornet (parce qu'il était à la retraite on ne lui a rien demandé)  et celui ci  reprend du service pour les procès de Pétain et de Laval.
Des avocats, Isorni et Chreistel, essayeront de rappeler l'attitude du procureur durant l'occupation, une des réponses de Mornet à propos de la fameuse commission est   " j’acceptais d’en faire partie ; pour protester précisément contre les mesures dont on avait entendu parler ... et si je suis resté ... c’est sur la prière même des persécutés, et je me félicite d’en avoir sauvé au moins 50%". Le bon procureur utilise ainsi exactement le même argument de défense que les collaborateurs contre lesquels il présentait ses conclusions. Mornet écrira en 1949 un livre au titre probablement révélateur pour un psychiatre:  " Quatre ans à rayer de notre histoire. 1940-1944"
Il s'éteignit paisiblement à l'age de 85 ans, commandeur de la légion d'honneur.

L'hôpital Saint Lazare

Dans les années 30 la commission du vieux Paris souhaite installer un musée de la Révolution Française  mais on décide finalement de démolir les bâtiments des deux premières cours (donc la prison révolutionnaire) et de créer un jardin devant la chapelle Baltard tout en n'oubliant pas de construire de nouveaux bâtiments. L’établissement devient la "maison de santé Saint-Lazare" et continue de fonctionner comme lieu de soins pour femmes jusqu'en 1955. La préfecture de Police cède ensuite une partie de ses lits à l'Assistance publique et l'hôpital Saint-Lazare devient un service de l'hôpital Lariboisière.
En 1961, la préfecture cesse définitivement d'administrer l'hôpital, qui dépend alors de l'Assistance publique. Il devient l'hôpital Saint-Lazare et est intégré au groupe hospitalier Lariboisière - Fernand-Widal - Saint-Lazare. L'hôpital Saint-Lazare ferme définitivement en 1998, avant d’être restitué à la Ville de Paris qui en est propriétaire. Il ne comportait alors plus que 55 lits.
La troisième cour, dite de l'infirmerie, en 1900 La cour de l'infirmerie est la seule partie de la prison à avoir survécu.
On y trouve aujourd'hui la médiathèque Francoise Sagan.


Les bâtiments vus du ciel de 1919 à nos jours 

La prison en 1919. Notez le jardin derrière les bâtiments
(photos "Remontons le temps" de l'IGN)
Plan de la prison
Baltard a "complété" les bâtiments du XVII ème siècle et créé deux "chemins de ronde" au Nord et au Sud pour isoler les bâtiments.
De droite à gauche. Première cour (bizarrement toujours nommée cour d’honneur mais  divisée en cour d'entrée des voitures et cour des filles en punition).
Seconde cour  des condamnés et des prévenues. Troisième cour de l'infirmerie. Jardins avec tout au fond le jardin de la communauté (des sœurs) et celui du directeur.
Plan détaillé 1912
Notez la diversité des ateliers: couture, matelasserie, rempaillage, tonnellerie.
Les services auxiliaires sont à l'extérieur des chemins de ronde

En 1934. on démolit la prison et on construit en arrière de la dernière cour  des bâtiments modernes  En 1947 les nouveaux bâtiments sont construits et la prison est démolie
En 1964 le jardin et des bâtiments au Sud ont été construits En 2017, l'hideux central téléphonique a été construit au Nord du jardin depuis une trentaine d'années   
Aujourd'hui on a reconstruit des bâtiments dans le fond de la parcelle et au Nord

Visites à St Lazare.

Vers 1900 le docteur Robiquet accompagne le grand Duc Wladimir (désireux sans doute de voir le coté sombre des lieux de plaisir qu'il fréquente) à St Lazare.
Il entre dans la première cour,  regarde le petit campanile ou se trouve la cloche d'argent de 1649 et remarque à droite le quartier judiciaire ( la prison) et à gauche le quartier administratif ( les prostituées). Les pensionnaires portent la tenue réglementaire " costume en droguet rayée noir et bleu, avec fichu d'indienne croisé sur la poitrine et bonnet d'ordonnance, brun ou blanc, suivant les sections)".
Il visite le "réfectoire historique" ou subsiste l'ombre de la Terreur,  "les dortoirs "avec quatre rangées de couchettes" , les ateliers des détenues,  les services médicaux " d'une installation quelque peu sommaire" et le quartier des nourrices " ou une dizaine de petits lazaristes, nés à la ménagerie, étaient logés avec leurs mères" jusqu'à l'age de 4 ans. Il  voit  les cellules sinistres de la  "ménagerie" mais aussi  le "couloir de la pistole" ou sont les cellules des pensionnaires fortunées.

Dans les années 60 un garçon de 12 ans, moi même,  a un souvenir flou des visites à sa grand mère, opérée à Lariboisière, puis hospitalisée à St Lazare. Ma grand mère était dans une grande salle sous les combles avec deux rangées de lits où des femmes plus très jeunes étaient pleine d'attention pour le petit garçon mais lui faisaient un peu peur. On me répondait avec des circonlocutions sur la nature des maladies de ces dames en me demandant de "ne pas les fréquenter". En dessous il y avait une grande salle carrée avec un enchevêtrement de lits incroyable. Il y avait là des vieilles, des ombres,  qui finissaient leur vie dans ce mouroir.

Sites et références

  • Sites Wikipedia et APHP
  • Photos de Gallica et de la BHVP
  • Commission municipale du vieux Paris. Juillet 1912 
  • Saint Lazare. Jean Robiquet 1938
  • La prison St Lazare des origines à nos jours. Dr L Bizard et J Chapon 1925
  • Souvenirs d'un médecin de la préfecture de police et des prisons de Paris. Dr L Bizard 1925
  • Filles Lorettes et courtisanes. Alexandre Dumas (dans La Grande Ville TII 1844)
  • L'Illustration. Avril 1902. 
  • Ouvrages de Parent Duchatelet (de la prostitution dans la ville de Paris) et de Maxime Du Camp (Paris bienfaisant. Paris, sa vie et ses organes)
  • Plans de Paris anciens et ouvrages sur Paris ( Piganiol de la Force, Dulaure)